Quarante-cinq euros pour avoir laissé traîner ses pieds sur la
banquette ! Confrontée à une hausse des comportements irrespectueux, la
SNCF muscle son arsenal de sanctions.
Parce que « les bornes sont dépassées », Guillaume Pepy, le président de la SNCF,
a lancé hier un vaste dispositif de lutte contre les incivilités. Un
plan — dont le coût reste secret — en trois temps qu’il résume ainsi :
« prévention, action, répression ».
Le non-respect des règles, des voyageurs, des personnels et du
matériel connaît en effet une explosion qui a contraint la compagnie à
prendre le problème à bras-le-corps : « + 25 % » pour l’année 2012,
avoue la SNCF sans plus de détails.
Du crachat aux injures à l’encontre des contrôleurs, en passant par les
chaussures sur les sièges, les signaux d’alarme tirés sans raison, les
portes de train bloquées pour empêcher le démarrage… les quatre millions
de voyageurs transportés chaque jour voient souvent leur quotidien
empoisonné sur les lignes. Quant aux salariés de l’entreprise, ils
multiplient les arrêts maladie quand ils ne s’effondrent pas en pleurs
devant leur DRH, assure la direction de la société.
Il fallait donc agir. Le « travail de longue haleine » engagé il y a un an sur ce thème, s’est déjà soldé par une aggravation des sanctions encourues. Bientôt, un nouvel arsenal va donc être déployé. Deux mille sept cents cheminots seront spécialement dédiés à verbaliser les comportements abusifs. Le dispositif prévoit un surplus de personnel dans les rames, « notamment en Ile-de-France, Paca, Rhône-Alpes et Pas-de-Calais », confie le président. La SNCF admet par ailleurs qu’elle doit aussi balayer devant sa porte pour ne pas susciter les incivilités : « Apporter aux voyageurs une information claire sur leur implication dans les retards permet aussi d’éviter les désagréments », souligne ainsi Fabrice Michel, porte-parole de la Fédération des usagers des transports. Reste à savoir si le dispositif dévoilé hier sera suffisant pour renverser la vapeur. « Ne rien faire serait pire », insiste-t-on à la SNCF, qui espère créer un vrai « choc de citoyenneté ».
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