TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

lundi 19 novembre 2012

Un Méchant Pataquès !

Un Méchant Pataquès ! 


L’élection de son président devait redonner à l’UMP les bons aiguillages. Depuis hier, c’est plutôt le grand déraillement. Et si le ridicule tue… gare au nombre de victimes. Le suspense reste total, en effet, puisque cette nuit à l’heure de boucler cette édition de notre journal, le résultat du duel entre François Fillon et Jean-François Copé demeurait ouvert, chaque camp proclamant sa propre victoire.
La culture des primaires n’est pas simple à acquérir. Issu du gaullisme, où le chef est plus volontiers choisi par acclamation que par consultation, le principal parti de droite en a fait la douloureuse expérience, compliquée encore un peu plus par l’ambiguïté de Nicolas Sarkozy. Celui-ci s’est gardé de participer au vote, neutralité qui rime avec arrière-pensées : celle d’un possible retour à la tête du pays.
Les deux concurrents redoutent chacun un tel scénario. François Fillon ne compte nullement faire la courte échelle à l’homme dont il fut le loyal Premier ministre durant cinq ans. « On verra qui sera le mieux placé », a-t-il dit durant sa campagne interne, en évoquant la future compétition élyséenne, mais en revendiquant pour lui-même le statut « d’homme d’État ».
Jean-François Copé, même s’il reste plus flou sur ses intentions, ne compte pas laisser davantage d’espace, demain, à Nicolas Sarkozy, même s’il s’inspire de sa campagne présidentielle du printemps 2012, axée sur la stratégie d’une « droite décomplexée ». Traduisez une droite dure, alors que François Fillon se veut moins radical. Seuls les adhérents votaient hier, ce qui fait de ce scrutin une épreuve très particulière, d’où l’incertitude du dénouement, qui est aussi une incertitude pour l’avenir.
Le PS a popularisé les primaires, et les autres formations s’en inspirent. Ce mode de sélection a bien des avantages : révéler des tempéraments et permettre en principe de simplifier la compétition interne au profit du vainqueur.
Mais ici, la contestation d’un score très serré ne débouche que sur la confusion. Les tensions internes font l’affaire de celui qui rêve de se poser demain en arbitre, et le mouvement aura du mal à trancher ses options stratégiques. Le duel que l’on pourrait presque qualifier de… primaire, laissera des traces. UMP ? Un Méchant Pataquès.

0 commentaires: