TOUT EST DIT

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mardi 27 novembre 2012

Jean-François Copé va devoir corriger son image

Le nouveau président de l'UMP se défend d'avoir proclamé sa victoire de façon prématurée.

«Sûr de son bon droit.» Et, en même temps, «droit dans ses bottes», pour reprendre l'expression d'Alain Juppé. «Depuis huit jours, la détermination de Jean-François Copé n'a jamais failli. Elle se serait même renforcée, si cela était possible.» Ses plus proches collaborateurs et ses amis ont presque de la peine à reconnaître le député maire de Meaux. Le temps n'est d'ailleurs pas encore venu pour eux de tirer un bilan de cette folle semaine.
«Sûr de son bon droit» quand, le dimanche 18 novembre, à 23 h 30, Jean-François Copé prend la parole devant la presse pour annoncer sa victoire. «Nos calculs nous donnaient près de 1000 voix d'avance et c'est bien le décompte final auquel est arrivée la commission nationale des recours en proclamant son élection avec 952 suffrages de plus que son adversaire, explique Jérôme Lavrilleux, son fidèle bras droit. Il n'y avait pas de raison d'attendre plus longtemps.»
Jean-François Copé lui-même nie toute précipitation dans son annonce. «Je savais que j'avais gagné, expliquait-il ce week-end. La suite me donnera raison.» «Est-ce que François Hollande a attendu la proclamation des résultats par le Conseil constitutionnel pour revendiquer la victoire?, défend un membre de son équipe. Il n'avait même pas les résultats finaux du ministère de l'Intérieur…»

«La vérité d'un homme»

Certains proches de Jean-François Copé le soutiennent mordicus: «Nous avons passé les neuf derniers jours à contrecarrer une tentative de putsch sur l'UMP.» «Les sondages qui donnaient François Fillon vainqueur la veille encore du scrutin, les meetings dont l'affluence a été surévaluée, tout indiquait qu'il serait élu avec 70 % et personne n'a voulu voir la campagne que nous menions», explique Lavrilleux. «Fillon est un honnête homme, nous n'en doutons pas un seul instant. Mais il s'est fait avoir par les personnes à qui il a confié son sort», assure-t-on rue de Vaugirard.
Roger Karoutchi estime que l'histoire de cette campagne est également «psychologique». «François Fillon m'avait confié que, dans toutes les étapes de sa carrière politique, il avait eu de la chance. Cette fois, la chance n'a pas suffi.» Pour son directeur de la campagne, Jean-François Copé n'a pas cherché à entrer dans «une course de vitesse avec son adversaire» depuis la semaine dernière. «Nous avons gagné dans les urnes mais il ne fallait pas que nous nous fassions voler la victoire médiatique», explique Karoutchi, «après neuf nuits sans dormir».
Reste que l'image du nouveau président de l'UMP est fortement abîmée aujourd'hui. Déjà très en retard en popularité sur beaucoup de ses collègues à droite au début de la campagne, Copé a vu ses cotes de popularité se dégrader pendant la campagne et plonger depuis le scrutin du 18 novembre. Jusqu'à présent, son entourage a assuré que seul comptait, pour le temps de la campagne, sa popularité auprès des militants. «Nous aurons tout le temps, ensuite, de rectifier ça», estimait un proche. «Ce sont des moments où l'on mesure la vérité d'un homme, philosophe un élu proche du désormais président de l'UMP. Pour la presse, l'opinion et le temps présent, les deux hommes sortiront écornés de toute cette affaire. Mais l'histoire, elle, se montre indulgente avec les vainqueurs.» Les livres d'histoire accordent pourtant quelques belles pages aux victoires à la Pyrrhus.

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