TOUT EST DIT

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jeudi 11 octobre 2012

Nicolas Sarkozy pense à la présidentielle... en ne se rasant pas

Pour Hervé Gattegno, ceux qui à l'UMP parient sur une reconversion de l'ancien président prennent leurs désirs pour des réalités.
Nicolas Sarkozy prononce tout à l'heure à New York sa première conférence en tant qu'ancien président - il est l'invité d'une grande banque brésilienne. Est-ce le début de sa reconversion ? Vous n'y croyez pas du tout. Votre parti pris : Nicolas Sarkozy pense à la présidentielle... en ne se rasant pas ! Que voulez-vous dire ?
Souvenez-vous : "J'y pense, pas seulement en me rasant." C'était sa phrase-choc de 2003 qui installait la certitude de sa candidature pour 2007 - quatre ans à l'avance ! Son nouveau look est censé convaincre que cette obsession l'a quitté. C'est l'inverse. Cette barbe est un masque. Un look de traversée du désert, mais plutôt dans le style excursion dans le Sahara pour vacancier aisé. Ses proches répandent l'idée qu'il veut tourner la page, réussir dans d'autres domaines... Mais pourquoi donc un conférencier international passerait-il son temps à inviter des députés et à parler de l'avenir de l'UMP ? Je vous laisse deviner...
Mais Roselyne Bachelot dit exactement l'inverse dans Le Nouvel Obs : que la barbe de trois jours de Nicolas Sarkozy montre qu'il est passé à autre chose ? Elle se trompe ?
Elle prend ses désirs pour des réalités. Elle dit ce que pensent tous les partisans de François Fillon - elle en est. Autre fillonniste distingué, Laurent Wauquiez a accusé hier les jeunes sarkozystes du courant La droite forte de "captation d'héritage". S'il y a héritage, c'est qu'il y a un mort - donc que Nicolas Sarkozy n'est plus de ce monde... politique. C'est ce dont François Fillon rêve. Mais lui aussi a été reçu par l'ancien président, qui l'a menacé de l'attaquer publiquement s'il prenait trop ses distances. C'est évidemment une façon de ficeler Fillon pour la suite - c'est donc qu'il y aura une suite.
Revenons à ses activités de conférencier. Vous ne croyez pas qu'il puisse en faire un métier ? D'autres anciens chefs d'État le font - et on dit que c'est très bien payé...
Nicolas Sarkozy doit en avoir sincèrement envie : pour gagner de l'argent, oui, et pour remplir le vide. Mais malgré ses cours d'anglais intensifs, il n'a pas le niveau pour faire mieux que lire un texte (pas trop long) écrit d'avance. Au fait, il faudra vérifier s'il monte à la tribune avec sa barbe ou s'il s'est rasé - c'est peut-être lui qui va raser son auditoire... Car la réalité, c'est que Sarkozy a été réactif et intuitif pendant la crise, mais qu'il n'est pas un expert de l'économie. D'ailleurs, il ne devait pas savoir que la banque qui l'a invité est très implantée aux îles Caïman et aux Bermudes - des paradis fiscaux... Une erreur de débutant.
Donc, vous en êtes sûr, il prépare son retour en politique : objectif 2017 ?
Évidemment - et tout ce qu'il fera d'ici là doit être dès maintenant observé à travers le prisme de cette ambition. Nicolas Sarkozy le montre à tous ses visiteurs : il exulte de la dégringolade rapide de François Hollande ; et c'est peu dire que la médiocrité du duel Copé-Fillon ne lui déplaît pas. Le seul hic, c'est qu'il n'avait pas prévu que ça irait aussi vite. Il va falloir qu'il résiste pendant des mois à l'envie irrépressible de remettre le pied dans la porte. Beaucoup de ses proches pensent qu'il a perdu la dernière élection parce qu'il est parti trop tard. Il voudra faire attention, pour la prochaine, à ne pas partir trop tôt.

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