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jeudi 11 octobre 2012

Croix gammées à Athènes : l'Allemagne sous le choc

L'accueil réservé à la chancelière mardi à Athènes pour sa visite officielle a choqué les Allemands. Ils jugent les slogans hostiles «ingrats», alors que l'Allemagne reste le premier créancier de la Grèce.


L'Allemagne est sous le choc après l'accueil réservé à sa chancelière par la rue grecque. Les images des manifestations d'opposants à la venue d'Angela Merkel, mardi en Grèce, avec force symboles nazis et slogans de rejet, s'étalaient dans presque tous les journaux mercredi. Soutenue par les sociaux-démocrates, la coalition de centre droit de la chancelière a cloué au pilori le patron de Die Linke, le parti de la gauche radicale, qui a cautionné les dérapages en défilant à Athènes.
«L'Allemagne n'a pas mérité ça: des protestations nauséabondes contre Merkel à Athènes! Et nous payons encore plus», s'exclamait en une le quotidien populaire Bild, qui qualifie la visite d'«erreur politique», «en dépit des bonnes intentions» qui ont présidé à son organisation. «On ne peut pas être plus ingrat. Ça suffit», écrit le journal, qui avait suggéré aux Grecs de vendre leurs îles ou encore l'acropole pour rembourser leurs dettes en 2010.
La visite de la chancelière, à l'invitation de son homologue grec, Antonis Samaras, avait pour but d'apaiser les tensions entre Berlin et Athènes. Merkel est venue à Athènes marquer son empathie et offrir ses encouragements. Un petit geste symbolique marque pourtant l'étendue de l'incompréhension entre les deux capitales en dépit d'une certaine complicité affichée par les deux dirigeants.

Polémique sur la veste verte de la chancelière

Les commentateurs ont souligné que Merkel portait un blazer vert, couleur de l'espoir, pour marquer son soutien aux Grecs… Un faux pas, en réalité, puisqu'elle avait arboré la même veste lors de la cuisante défaite (4-2) infligée par la Mannschaft à l'équipe grecque, cet été, pendant l'Euro 2012.
«Ce n'est pas le IVe Reich!» écrit la Frankfurter Allgemeine Zeitung, qui rappelle que jamais la chancelière n'avait été ainsi reçue, avec à la fois les honneurs militaires et les croix gammées des manifestants. «On peut ouvertement se demander si les témoignages de sympathie à mots couverts de la chancelière ont atteint les oreilles des manifestants», écrit le journal, pour lequel seul «un petit cadeau» chiffrable en milliards d'euros aurait pu changer quelque chose.
La visite mouvementée a aussi provoqué des remous politiques à Berlin. Soutenue par le parti d'opposition SPD, la coalition de Merkel a tancé le patron du parti de la gauche radicale, Die Linke, Bernd Riexinger, qui a défilé aux côtés des manifestants à Athènes. «Il est désolant et sans précédent» que le chef d'un parti siégeant au Bundestag «utilise les protestation antiallemandes d'Athènes pour faire de la politique contre les intérêts de son propre pays», s'est insurgé Gerda Hasselfeldt, présidente du groupe CSU au Bundestag. La solidarité allemande envers la Grèce est conditionnée aux efforts d'Athènes pour accomplir le programme de réformes de la troïka (UE, BCE, FMI). «Riexinger foule cette solidarité aux pied», juge Hasselfeldt.

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