TOUT EST DIT

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jeudi 11 octobre 2012

Hollande réinvente le lycée Papillon…

Hollande réinvente le lycée Papillon…



Retour à la semaine de quatre jours et demi en primaire dès la rentrée prochaine, moins de redoublements, devoirs faits à l’école plutôt qu’à la maison… : François Hollande a présenté mardi les grands axes de sa politique d’éducation, qui fera l’objet d’un énième projet de loi. Nous ressortant les vieilles lunes des « pédagogues » de la rue de Grenelle, c’est ce qu’il ose appeler : « refonder l’école ». Il réinvente en somme le lycée Papillon de la fameuse chanson de Georgius : « Le sujet est neuf, / Bravo vous aurez neuf. » On pourrait en rire si le sujet n’était pas aussi grave…
« J’ai pris un engagement devant les Français et rien ne m’en détournera : c’est la priorité éducative », a-t-il dit à l’occasion de la remise officielle à la Sorbonne du rapport issu de la concertation pour la refondation de l’école, dont il a fait siennes plusieurs préconisations. Enchaînant les platitudes et les répétitions, avec des postures de Charlemagne et des airs de conviction nous rappelant plutôt Sarkozy et Louis de Funès à la fois, il nous a donc rejoué à son tour la tragi-comédie de la régénération du Mammouth scolaire !
Il a ainsi réaffirmé la priorité donnée au primaire. La scolarisation des enfants de moins de trois ans, qui a chuté sous la droite, doit être « relancée dans les zones en difficulté », afin de lutter contre l’échec scolaire des familles les plus défavorisées. A propos des rythmes scolaires, déplorant des journées actuellement surchargées pour les élèves, Hollande s’est dit « favorable » au retour à la semaine de 4 jours et demi à l’école primaire dès la rentrée 2013 : « La réforme des rythmes scolaires n’est pas la clef de tout, mais c’est le levier de la réussite. » Au sujet des redoublements, le président a estimé qu’ils n’étaient « pas toujours utiles » et que leur nombre « devra être réduit ». Quant à la notation, elle « doit indiquer un niveau plutôt que sanctionner ». Il a également défendu le projet d’enseigner la morale laïque afin d’être « intransigeant sur nos valeurs ». Je passe sur « le décrochage scolaire », « la formation des maîtres », un « référent » par ci, un « référent » par là. Etc.
A dire vrai, commente Jacques Camus (La République du Centre), « on bachote beaucoup sur les mêmes problèmes depuis des années : rythmes scolaires, notation, orientation, redoublement etc… » Les rapports eux aussi « pas toujours utiles » pullulent en la matière. Une fois de plus, l’Education nationale s’apprête à faire réforme dans le vide et le bluff : « C’est le cas à chaque changement de “régime”, ou presque. Et comme l’instauration du quinquennat a accéléré le rythme de la vie électorale, les nouveaux maîtres de la Nation commencent à défaire l’ouvrage de leurs prédécesseurs quand il n’est pas même achevé… Ainsi les livres qui permettent d’enseigner les “nouveaux” programmes risquent-ils d’être désuets avant même d’être imprimés ! », résume bien Philippe Le Claire dans L’Union-l’Ardennais.
« Mais est-ce bien au Président de se faire ministre, plaidant pour la fin des redoublements et des devoirs à la maison, déplorant les journées trop chargées des élèves ? » interroge Yvan Drapeau de La Charente libre. Ce n’est en réalité ni au Président ni au ministre, ni compétents ni désintéressés en la matière, comme en témoignent l’histoire et la malédiction de ce Mammouth soviétoïde, chaque ministre de la « Déséducation nationale » étant condamné depuis des lustres, comme Sisyphe, à porter vainement au sommet de son mandat le pesant boulet d’une réforme fantoche. Faute du « régime » précisément, du Président et du ministre qui essaieraient simplement le principe de subsidiarité, c’est-à-dire qui feraient confiance et donneraient sa chance à la véritable liberté d’enseignement.
Conclusion ? L’élève Hollande ressemble à l’élève Cancrelas de la chanson : « Et puis comm’plus tard j’veux dev’nir ministre [et même Présiden !] / Moins je s’rai calé, plus j’aurai d’ valeur, /Je vous dis : bravo ! /Mais je vous donn’ zéro. »

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