Pronostiquée par la droite et redoutée par François Hollande
lui-même, l'attaque spéculative qui aurait pu suivre son élection le 6
mai dernier ne s'est jamais matérialisée, laissant au contraire la
France bénéficier de taux d'intérêt historiquement bas dans une zone
euro pourtant en pleine crise.
Le président s'est fixé comme priorité bien avant d'accéder à l'Elysée
d'éviter une spirale infernale où une flambée des taux d'intérêt
l'aurait forcé à une austérité sans concession propice à engendrer une
récession.
Pour se prévenir d'un tel scénario "à l'italienne", François Hollande a
affiché une détermination sans faille à ratifier le pacte européen de
stabilité budgétaire et martelé sa détermination à ramener les finances
publiques françaises à 3% de déficit en 2013.
Ces deux engagements ont déjà bien entamé son capital politique auprès
du Front de gauche, de certains de ses alliés écologistes mais également
à l'aile gauche de son propre parti.
Mais selon l'entourage du chef de l'Etat, le coût politique et l'impact
sur sa popularité était nécessaire pour éviter "une spéculation lourde
de conséquence" et qui l'aurait ramené au même type de situation que
celle affrontée par François Mitterrand dès les premières années de son
mandat.
On explique ainsi à l'Elysée que François Hollande s'était préparé à un
ralentissement de la croissance et une montée du chômage mais que sa
crainte principale était une flambée des taux d'intérêts sur la dette
souveraine française.
A Matignon, si les équipes du Premier ministre Jean-Marc Ayrault
entendent les craintes sur l'impact récessif attendu du tour de vis
budgétaire de 2013, elles ne comptent en rien l'infléchir "pour des
raisons de crédibilité".
En cas de dégradation forte de la conjoncture en 2013, la France
laisserait même sans doute d'autres pays européens plaider un
assouplissement financier plutôt que de monter en première ligne sur le
sujet.
Pour certains économistes, la capacité de François Hollande à convaincre les marchés relève de la prouesse.
"Depuis quelques mois, les investisseurs ont plébiscité la dette
française comme s'il s'agissait d'un pays ayant rétabli ses grands
équilibres domestiques et extérieurs, rationalisé sa dépense publique
excessive, renforcé sa compétitivité, modernisé son économie", écrivait
récemment Bruno Cavalier, un économiste chez Oddo Securities.
"Il n'en est rien. Par bien des aspects économiques, la France est un
pays du Sud, qui est traité comme un pays du Nord", jugeait-il.
mercredi 19 septembre 2012
Le cauchemar de François Hollande? Un scénario "à l'italienne"
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