TOUT EST DIT

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mercredi 19 septembre 2012

De l’art de partir 


Le savoir-partir est un art difficile, surtout quand on exerce le pouvoir à un niveau élevé. En politique comme dans le syndicalisme, les exemples récents ne manquent pas.
Le plus simple, pourrait-on dire avec une once de cynisme, est d’être chassé : Nicolas Sarkozy a ainsi été remercié par les électeurs. Il a su quitter la présidence de la République avec élégance, mais le nouveau locataire de l’Élysée lui a été imposé par le vote des Français. Pas de « rab » possible !
Au PS, la numéro 1 a décidé de son propre chef de quitter ses fonctions. Qui pour devenir Premier secrétaire ? Martine Aubry a sélectionné elle-même la relève et a adoubé Harlem Désir. Manière – critiquable – pour la maire de Lille de garder une certaine emprise sur le Parti socialiste. Et sortie un peu ratée…
Les syndicalistes revendiquent leur indépendance vis-à-vis de la sphère politique, estimant avoir une plus grande culture démocratique. En réalité, le rapport au pouvoir est très comparable.
À la CGT, Bernard Thibault a certes annoncé très tôt son intention de partir (en mars prochain), après treize années durant lesquelles son organisation s’est sensiblement ouverte, mais il a voulu imposer « le », en l’occurrence « la » future secrétaire générale. Nadine Prigent, sa protégée, a été récusée par le comité central confédéral, qui est le « Parlement » cégétiste. Un comble ! Depuis, les bisbilles font rage et la succession reste ouverte.
Dans le match virtuel entre deux univers plus comparables qu’ils ne l’imaginent, François Chérèque, qui a annoncé sa sortie hier, donne l’avantage au camp syndical. Un camp souvent divisé tant les rapports avec Bernard Thibault sont passés, par vagues, du beau fixe à l’orage. À la CFDT, tout semble annoncer un déroulement en bon ordre : une organisation apaisée après des périodes de vive contestation interne, un départ choisi, une suite organisée avec l’arrivée de Laurent Berger, qui fait partie de l’actuelle garde rapprochée.
Horizon sans nuage ? Que l’on soit cédétiste ou non, on aurait envie de cette météo paisible. Afin d’imaginer que le pouvoir, cette drogue parfois dure, peut donner lieu à une désintoxication volontaire et en douceur.

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