TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

vendredi 28 septembre 2012

Le boulet social


Les chiffres avaient été annoncés mauvais. Ils le sont pour le seizième mois consécutif ! Le cap psychologique et symbolique des trois millions de chômeurs est franchi. Le gouvernement se refuse à prendre sa part de responsabilité aussi, les attaques coordonnées au sein de la majorité contre l’héritage abominable du quinquennat Sarkozy sont destinées à ne pas désespérer la France de la gauche.
Pourquoi ne pas admettre que cette situation stressante pour toutes les familles qui ont dans leur proximité des chômeurs résulte d’abord de la crise ? Faire porter la faute aux autres n’aura qu’un temps. C’est une stratégie de court terme alors qu’il faut oser se projeter dans un avenir dont l’horizon est incertain. Si les Français sont patients, ils ne sont pas inconscients. La situation est grave, et l’urgence d’une réforme profonde du marché du travail exige de l’audace politique.
Les emplois aidés sont une recette bien pâle alors que le nombre de demandeurs d’emploi s’est encore accru de 0,8 % en un mois. Que faut-il faire et quelles sont les dispositions économiques intelligentes qui doivent être prises pour casser cette machine infernale qui tue le travail ? Le gouvernement doit apporter des réponses, même si cela fait quarante ans qu’a été entamée la dégradation du marché de l’emploi.
Depuis le premier choc pétrolier il n’y a eu qu’une série de courtes rémissions d’un mal qui témoigne d’un handicap structurel français. Tous les pays de l’Union européenne souffrent. Personne ne peut le nier mais l’addition dans l’Hexagone est élevée et n’est pas la simple conséquence de plans sociaux qui ont été reportés en raison des élections.
À force de soigner les maux sans traiter les causes, on est emprisonné dans une spirale infernale où le manque de travail génère une angoisse permanente. Aujourd’hui, dans un contexte sombre, trop d’investisseurs et de chefs d’entreprise doutent. Il existe désormais un blocage, peut-être exagéré mais bien réel, lié à l’accroissement de la pression fiscale annoncée dans l’Hexagone. Les groupes transnationaux ne font pas dans le patriotisme économique mais dans le business.
Depuis New York, François Hollande a le droit d’invoquer « une situation dont nous héritons », mais ce que les gens lui demandent, ce sont des solutions pour d’abord freiner, puis stopper, les suppressions de postes. Ou du moins parvenir à une situation où le nombre d’emplois créés est nettement supérieur à celui de ceux qui sont détruits. Le projet de budget 2013 est donc attendu. Pour mesurer l’exacte volonté d’un pouvoir qui s’est fait élire en proclamant : « Le changement, c’est maintenant. »

0 commentaires: