TOUT EST DIT

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jeudi 5 juillet 2012

Un talent très scolaire


Jean-Marc Ayrault a fait une déclaration de politique générale très scolaire. Il a été le bon élève de François Hollande, celui qui mérite le premier prix et le tableau d'honneur tant il a bien assimilé la rhétorique élyséenne. Il a été capable de décliner sa méthode et de dessiner un quinquennat en deux temps : celui des réformes structurelles suivi de celui du partage des bénéfices de l'effort collectif. Promis, juré, il va beaucoup écouter, évaluer, faire partager les conditions du changement juste puisqu'aujourd'hui la France est un pays abîmé moralement, affaibli économiquement, dégradé socialement et divisé politiquement. Son intention est clairement affichée mais le gouvernement peut-il obtenir la mobilisation générale qu'il réclame lorsqu'il annonce une large consultation sur la refondation de l'École, des assises de l'enseignement supérieur, une grande conférence environnementale pour ouvrir le chantier de la transition énergétique et de la biodiversité ou encore une loi-cadre sur l'agriculture ?
On a l'impression d'une politique qui va partir dans tous les sens avec des sessions extraordinaires du Parlement à la clé, alors que la question essentielle porte sur les finances publiques et les moyens de réduire la dette. Jean-Marc Ayrault peut s'en défendre, le cœur de sa politique économique est une austérité rude. Parce que le redressement passe par une baisse durable du niveau de vie en France et que cette assertion est politiquement invendable. Comment mettre le changement en mouvement si les corps intermédiaires se rendent compte trop vite qu'ils vont être essorés et que les plus aisés sont convaincus qu'ils vont subir une authentique confiscation fiscale par une taxation sans précédent de leurs biens ? Le danger est là et Jean-Marc Ayrault le sait, c'est la désespérance brutale qui conduit à l'isolation du gouvernement par tous les acteurs du champ sociétal.
On comprend que le Premier ministre veuille les convaincre mais son créneau très mitterrandien de laisser du temps au temps ne répond pas à l'urgence de la crise. Son rabotage des prévisions de croissance n'est-il pas la première étape avant l'annonce d'une France en récession ? Jean-Marc Ayrault a été sérieux et appliqué mais sûrement pas enthousiasmant.

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