Affichant une "excellente entente", les deux dirigeants ont aussi nié que l'un soit sorti vainqueur et l'autre vaincue du sommet européen de la semaine passée à Bruxelles.
"Nous avons trouvé des solutions satisfaisantes pour tout le monde", a affirmé Mme Merkel, en ajoutant, lors d'une conférence de presse commune avec M. Monti, qu'elle a "toujours réussi à trouver un accord avec Mario".
"Nous ne vivons pas une période facile, mais nous voulons surmonter ensemble les difficultés", a-t-elle dit au cours d'un sommet bilatéral, en affirmant que le président du Conseil, de par son expérience de commissaire européen, "connaît très bien" l'Allemagne et "l'apprécie". Elle a jugé nécessaire "une telle intensité d'échanges qu'il faut chaque jour renforcer la collaboration qui fonctionne très bien avec Monti".
M. Monti a répondu que la chancelière et lui-même "travaillent très bien ensemble" car ils "croient tous deux à une économie sociale de marché (Sozialmarktwirtschaft, un concept né en Allemagne) hautement compétitive".
La chancelière a aussi loué les réformes structurelles entreprises par M. Monti depuis son arrivée au pouvoir en novembre 2011, en remplacement de Silvio Berlusconi.
"Le gouvernement de Monti a réalisé un grand nombre de réformes dans un temps bref", a-t-elle dit en saluant des réformes structurelles (des retraites, libéralisations, réforme du travail) qui ont "lancé des signaux importants" aux marchés.
A propos des décisions prises les 28 et 29 juin à Bruxelles pour contrecarrer la crise de la dette en zone euro, interprétées dans certains médias comme un contournement de la chancelière ou un bras de fer entre Nord et Sud de l'Europe, celle-ci a rétorqué: "pour moi, ce qui est important c'est que le Conseil européen a pris des décisions sur la base des règles en vigueur".
L'accord conclu prévoit notamment le rachat sur le marché secondaire d'obligations de pays, vertueux sur le plan budgétaire mais en proie à la spéculation sur les marchés (surnommé "bouclier anti-spread"), par les fonds de secours européen et la possibilité d'une recapitalisation directe des banques par ces fonds européens, deux mesures réclamées par l'Italie et l'Espagne.
M. Monti a répété toutefois que l'Italie n'a pas l'intention de faire appel au "bouclier anti-spread" (contre l'accroissement du différentiel entre les taux obligataires italiens et allemands, ndlr) car elle "s'efforce de parvenir à la stabilité essentiellement en contrôlant ses dépenses".
Il a annoncé que le déficit public italien devrait grimper à 2% du PIB fin 2012 au lieu des 1,3% prévus initialement, mais que cela représente "la moitié de la moyenne" des déficits européens.
Pour 2013, il a annoncé un excédent primaire (avant paiement de la dette) des comptes publics, "c'est la raison pour laquelle l'Italie ne demande pas l'aide" du mécanisme européen, a déclaré M. Monti.
Le gouvernement a officiellement prévu un retour de ses comptes pratiquement à l'équilibre (-0,5% du PIB) à la fin de l'an prochain.
Mme Merkel s'est pour sa part expliquée sur son crédo d'"'austérité" qui lui est souvent reproché, en affirmant que, quand elle était devenue chancelière en 2005, cinq millions d'Allemands étaient au chômage (2,96 millions en avril dernier), et que réduire ce chiffre était "le devoir unique" de son gouvernement.
En Allemagne, des réformes structurelles comme la réforme des retraites, qui a rehaussé l'âge de départ, "ont suscité contre nous de la colère", mais "c'étaient les réformes justes pour nos enfants et nos petits enfants", a-t-elle dit. "L'austérité ce n'est pas une plaie, mais cela signifie laisser de l'espace aux enfants et aux petits enfants", a-t-elle estimé en soulignant avoir réussi à "diminuer de plus de moitié le chômage des jeunes".
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