jeudi 5 juillet 2012
Fiscalité idéologique
Nicolas Sarkozy avait esquissé la mise en place d’un troisième plan
de rigueur après ceux d’août et novembre 2011, en annonçant
l’instauration d’une TVA anti-délocalisations de 1,6 % qui devait entrer
en vigueur au 1 er octobre pour rapporter une dizaine de
milliards d’euros en année pleine. La somme aurait permis de soulager
les charges sociales des entreprises sans grever le budget de l’État. Le
nouveau gouvernement annule cette augmentation, tout en surtaxant les
entreprises. Voilà qui ne va pas aider à la compétitivité de l’industrie
française. Il n’est pas sûr que les salariés soient gagnants dans
l’affaire. D’un côté, ils allaient payer leurs achats un peu plus cher.
De l’autre, ils risquent une accélération des dégraissages massifs,
voire des fermetures d’usines.
La fiscalité en France relève
d’abord de l’idéologie et c’est bien là le problème. En 2007 le paquet
fiscal de Nicolas Sarkozy était la traduction du dogme libéral :
bouclier fiscal pour préserver les plus riches, détaxation de nombreux
droits de succession et des heures supplémentaires. Ce texte baptisé
Tepa pour Travail, Emploi et Pouvoir d’Achat, a coûté très cher :
15 milliards d’euros par an. Il n’a nullement atteint ses objectifs de
relance de la croissance et son auteur lui-même a commencé à le
démanteler pendant son quinquennat. Jean-Marc Ayrault lui a donné le
coup de grâce hier, avec la fin de l’exonération des heures
supplémentaires. On ne s’en plaindra pas.
Hélas, le « paquet
fiscal » de la gauche est tout aussi idéologique que le précédent. Il
prétend faire payer les riches. C’est une vieille rengaine du Parti
socialiste, qui n’a jamais… profité aux pauvres. À qui va-t-on faire
croire que les taxes sur les banques et les pétroliers ne seront pas
répercutées sur les clients ? De toute façon, le gouvernement est allé à
la limite des ponctions sur les grandes fortunes, sur les entreprises
et sur la transmission du patrimoine. Faire plus reviendrait à abaisser
encore le seuil d’exonération des héritages, et on toucherait, alors, de
plus en plus de Français modestes.
Or, il manquera, pour le
budget 2013 qui sera examiné à l’automne, 33 milliards d’euros. Si le
gouvernement reste sourd aux conseils de la Cour des comptes qui propose
un relèvement de la TVA, il n’aura d’autre solution que d’augmenter les
impôts et la CSG.
Les classes moyennes seront en première ligne.
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