D'après une étude de Bank of America Merryll Lynch, la Grèce,
l'Italie, et l'Irlande seraient les grandes gagnantes d'une sortie de la
zone euro, alors que l'Allemagne, la Finlande et l'Autriche auraient le
plus à perdre.
• Possibilité de sortie organisée: l'Allemagne la plus à l'aise
Pour accuser le coup d'une sortie de la zone euro, qui limite l'accès aux marchés de capitaux, il faut avoir des déficits publics limités et des excédents courants. Sans surprise, c'est l'Allemagne qui est la mieux placée pour relever ce défi, devant l'Autriche, les Pays-Bas, et, surprise, l'Italie. La France arrive en neuvième position avec l'Irlande, la lanterne rouge revenant à la Grèce et l'Espagne.• Impact sur la croissance: gains de 7 % pour l'Irlande
Il dépendra du niveau de la monnaie nationale après abandon de l'euro et de son effet sur le volume des exportations. Compte tenu du poids des exportations dans le PIB, l'Irlande serait la première bénéficiaire. La banque américaine table sur une hausse de PIB de 7 %. L'Italie arrive en deuxième position avec une hausse du PIB de 3 %. A l'inverse, l'Allemagne enregistrerait la plus grosse chute de 7 %, en raison de l'envolée du mark.• Impact sur les coûts d'emprunt: 37 % d'économies pour la Grèce
Loin de s'envoler, après l'éclatement de la zone euro, les taux d'emprunt à 10 ans reculeraient dans les pays périphériques, grâce au retour à la souveraineté monétaire qui éloigne le risque de défaut. Résultat: les coûts d'emprunts reculeraient de 2200 points pour la Grèce, 590 pour le Portugal et 400 pour l'Irlande. Les taux allemands, eux, seraient en hausse de 80 points, car le «bund» ne jouerait plus son rôle de valeur refuge. Cela permettrait aux pays périphériques de substantielles économies, évaluées à 37,7 % du PIB pour la Grèce.• Impact sur les bilans privés et publics: l'Allemagne grande perdante
En cas de sortie de la zone euro, les dettes privées (menagés, entreprises) ou publiques (État) à l'égard de l'extérieur seraient libellées en monnaie locale et non reconverties. En cas de dépréciation de la monnaie, la dette deviendrait plus «légère» pour l'Etat emprunteur. Et c'est le prêteur qui y perdrait.En cas d'appréciation, la dette s'apprécierait d'autant. L'Allemagne serait donc la principale perdante. L'effet serait inverse en Irlande, où la dette externe représente 17 fois le PIB, devant la Belgique (quatre fois le PIB).
Bilan: c'est l'Italie et l'Irlande qui auraient le plus à gagner d'une sortie ordonnée, alors que l'Allemagne, l'Autriche, et la Finlande seraient les grandes perdantes d'un tel scénario. Des pays périphériques, c'est l'Espagne qui aurait le moins à gagner d'un éclatement de la zone euro.
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