TOUT EST DIT

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samedi 16 juin 2012

Les sommets de l’hypocrisie



 Les leçons de morale du parti socialiste et de ses alliés au sujet d’une supposée connivence entre l’ump et le FN atteignent des niveaux d’hypocrisie hallucinants.
Sur le plan historique, la poussée du fn est le fruit d’une longue complicité entre les socialistes et ce mouvement. Dans son livre « le piège[1] » Ivan Blot, qui a vécu ces événements, rapporte une scène étonnante entre Jean-Marie Le Pen et François Mitterrand qui montre que le créateur et chef historique du parti socialiste n’a jamais pratiqué le cordon sanitaire avec le FN. « Préfecture de Strasbourg, 17 janvier 1995. Des députés européens sont réunis à l’invitation du président de la République. Jean-Marie Le Pen et Robert Hersant, le feu patron du Figaro, discutent. Arrive François Mitterrand. «Bonjour, monsieur Le Pen, je vous ai bien eu tout à l’heure! – Je ne comprends pas, monsieur le Président. En quoi vous m’avez eu? – Allons, monsieur Le Pen! Vous n’avez pas entendu mon discours dans l’hémicycle du Parlement européen? J’ai dit: “Le nationalisme, c’est la guerre! ” Vous ne vous êtes pas senti visé? [...] – Non, monsieur le Président! Vous savez très bien que beaucoup de guerres n’ont rien à voir avec le nationalisme; il y a des guerres de religion, des guerres pour le pétrole! – Ah, c’est un grand sujet que la cause des guerres; on n’a pas le temps d’en parler maintenant dans ce salon; [...] Je le regrette d’ailleurs; mais on va se revoir bientôt? Je l’espère. – A vous d’en décider.» Cette complaisance est largement confirmée par la lecture des trois tomes du Verbatim de Jacques Attali qui souligne en plusieurs endroits la neutralité de François Mitterrand envers le FN, équivalent pour lui à n’emporte quel parti de droite.
Le moralisme ambiant a un côté lamentable. En 1997, une quarantaine de député socialistes ont été élus grâce aux triangulaires avec le FN. Un seul d’entre eux a-t-il refusé son siège au prétexte qu’il avait été élu grâce au FN ? Non bien sûr… Et en 2012, les députés socialistes qui vont être élus grâce aux triangulaires envisagent-ils de renoncer au Palais-Bourbon pour avoir été élus grâce au FN ? Non, bien entendu. Quant au programme du FN, il était infiniment plus proche de celui du PS que de celui de l’ump sur des points essentiels comme celui des retraites ! Et puis les socialistes, il faut bien le rappeler, sont depuis 40 ans les alliés intimes d’un parti qui a soutenu le stalinisme, ses millions de morts, ses déportations, son Goulag, puis le martyr de Budapest en 1956, de Prague en 1968, l’invasion de l’Afghanistan en décembre 1979… Et sans avoir jamais fait son mea culpa. S’est-il d’ailleurs jamais repenti d’avoir soutenu le pacte Staline-Hitler d’août 1939 qui explique en partie la débâcle de mai-juin 1940, l’invasion, l’occupation et son cortège d’atrocités ? Jamais bien sûr… Sympathique allié. Franchement, cette socialo-bigoterie confine à la monstruosité. Quand cela les arrange électoralement, les socialistes mangent dans la main du FN, mais à la seule idée de voir s’affaiblir le cordon sanitaire qui explique tous leurs succès électoraux depuis 30 ans, ils poussent des cris de vierges effarouchées. La diabolisation ? A sens unique : quand elle est dans leur intérêt ! Bon, je sais que nul n’est parfait, les socialistes s’allient avec qui ils veulent, mais qu’ils cessent, par pitié, de jouer ainsi les saintes-nitouches, les grenouilles de bénitier par intérêt électoral et d’invoquer des soi-disant « valeurs »sur lesquelles ils ne sont même pas capables de mettre un nom!


[1] Le Rocher.

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