samedi 16 juin 2012
Le communisme, ce n’est pas si mal que ça…
En comparaison avec l’« extrême droite », bien sûr. Le refus de l’UMP
de faire « front républicain » contre le Front national irrite les
professionnels de l’antiracisme et les « politologues » avertis qui se
mettent en quatre et en huit pour dénoncer le parallèle que d’aucuns
osent désormais établir entre l’alliance avec l’« extrême gauche » et
l’« extrême droite ». Car voyez-vous, l’extrême gauche n’est pas si
extrême que cela, contrairement au Front national qui le sera toujours,
quel que soit le contenu de son programme.
La comparaison n’est pas possible, assure Eddy Fougier, spécialiste
de l’extrême gauche. Jean-Luc Mélenchon « résume bien les grandes
différences (…) en termes de valeurs » en disant, en substance : « Le
problème c’est le banquier et pas l’immigré. » A ma gauche, des valeurs
« républicaines et humanistes, même si quelquefois elles ont des relents
anti-riches assez radicaux ». A ma droite, des valeurs « par nature
xénophobes »… Voyez la différence. Les aristocrates à la lanterne (et
les Vendéens exterminés), c’est du salut public. La préférence
nationale, voilà l’ennemi.
Jérôme Fourquet, de l’IFOP, note que ce
discours du « ni-ni », « porté au plus haut niveau de l’UMP », marque un
vrai changement. Car si « pendant des décennies, le FN c’était
l’extrême droite, le Parti communiste c’était pas (sic) l’extrême gauche ».
Non : le communisme qui a été génocidaire depuis le début, le
communisme qui vit de la Terreur, le communisme qui tuait avant les
nazis et qui tue, asservit et persécute toujours – voyez la Chine –, le
communisme aux 100 millions de morts, est un interlocuteur valable. Pas
le FN.
Patrick Gaubert, président du Haut Conseil à l’Intégration (HCI), ancien président de la LICRA,
ancien chargé des cellules départementales antiracistes créées jadis
par Rocard, n’en peut d’ailleurs plus. Après quelques désistements
interdits, quelques appels aux électeurs du FN au nom de « valeurs
partagées », cette grande conscience morale a prévenu dans un communiqué
que certains « aujourd’hui sont en passe de tout perdre, leur âme, leur
honneur et le sens des valeurs républicaines qu’ils sont censés
promouvoir à l’Assemblée nationale ». Et les près de 18 % d’électeurs de
Marine ? Ils « votent en connaissance de cause pour un parti
antirépublicain dont le programme n’est qu’un permanent refus des
valeurs de la République, rejet de l’Autre, le Différent, bouc émissaire
facile de leur désespérance ». Ils ont donc déjà perdu leur âme, à en
croire Patrick Gaubert. A la lanterne, eux aussi ?
Le président du HCI en veut particulièrement à Nadine Morano, pour en avoir appelé aux électeurs du FN dans Minute.
Mais ce n’est rien à côté de ce qui se déclenche contre elle depuis
qu’elle s’est laissée piéger par Gérald Dahan : l’imitateur s’est fait
passer pour Louis Aliot, vice-président du FN, pour lui proposer une
entente (on peut écouter l’enregistrement du coup de fil sur le site de Libération). Nadine
Morano répond aimablement. Dit « être d’accord » avec « beaucoup de
projets de société » du FN. Et à propos de la gauche : « Ils vont nous
foutre la France dans une merde comme jamais ! Ils vont nous mettre le
droit de vote des étrangers. Je n’ai pas envie que ça devienne le Liban
chez moi ! »
Vendredi matin, Nadine Morano annonçait qu’elle allait porter
plainte et dénonçait un « coup bas politique » des socialistes. En
attendant, ce qui est dit est dit.
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