TOUT EST DIT

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vendredi 15 juin 2012

Une autre voix 


l’ actualité sait être cruelle, jusque dans ses retournements. Après la comédie à l’italienne d’un tweet, la tragédie cornélienne de quatre cercueils de soldats. Après les mots balancés (peut-être) trop promptement sur les réseaux sociaux, de derniers éloges lus gravement au micro.
Que pèsent encore les fredaines de l’avant-veille face aux adieux à ceux qui ont fait passer leur devoir avant tout ? Ah, bien sûr, il se trouvera toujours une éminence grise un peu plus cynique, un cacique un peu moins rentré que d’autres pour constater que le symbole de quatre drapeaux alignés a de quoi estomper bien des billevesées tournant sur les téléphones portables.
Hors ces tristes calculs, n’est-il pas rassurant au fond que face au drame humain, la voix de la solennité porte mieux et plus loin que certains gazouillis ? Ne doit-on pas à ceux qui sont tombés, à leur famille, d’évacuer l’éphémère pour s’incliner devant la seule perte irrémédiable qui soit ?
Dans la cour des Invalides ne s’est pas seulement arrangé le funèbre et nécessaire tableau de l’hommage présidentiel. Avec une brutalité qui ne pouvait être anticipée cette fois, a été rappelée à François Hollande l’étendue de ses responsabilités. Notamment celle d’incarner dignement une nation, et non de retomber dans un genre de surexposition intime que les Français ont sanctionné récemment. Il avait à ses côtés pour s’en souvenir son prédécesseur, ainsi que bien d’autres dont les parcours, les erreurs aussi, devraient lui parler.
François Hollande le sait, ses premiers pas en témoignent, le chemin présidentiel ne sera pas simple – internet y tient lieu de bien piètre allié. Raison de plus pour ne pas se contenter de brandir à tout vent un contrat de « normalité ». Encore doit-on en avenant apporter la garantie d’une certaine efficacité.

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