A la veille d'élections cruciales
en Grèce et à quelques jours du conseil européen des 28-29 juin, la
directrice générale du FMI estime qu'il faut "une détermination
collective pour avancer vers une étape forte de la construction de la
zone euro".
La directrice générale du Fonds monétaire international, Christine Lagarde, a appelé les Européens à franchir rapidement une nouvelle "étape forte" de la construction de la zone euro. Dans un entretien publié samedi par Libération, l'ancienne ministre française des Finances plaide pour la mise en commun des politiques budgétaires et pour l'élaboration de mécanismes communs de supervision et de résolution des crises bancaires.
Aller plus loin que l'union monétaire
"Ce qu'il faut, c'est une détermination collective pour avancer vers une étape forte de la construction de la zone euro", déclare Christine Lagarde. Prenant position avant l'ouverture lundi d'un sommet du G20 qui sera presque exclusivement accaparé par la crise en Europe, elle ajoute : « il faut dépasser l'union monétaire pour mettre en commun les politiques budgétaires, avec aussi des instruments de supervision du secteur financier au sens large et des mécanismes de résolution des crises bancaires. Le tout sous une autorité de la zone euro, et non pas des banques centrales nationales."
Un ministre des Finances et un Trésor européens
La directrice générale du FMI se dit favorable à la création d'un poste de ministre des Finances européen. Interrogée sur l'idée de créer un Trésor européen, qui lèverait de la dette pour l'ensemble de la zone euro, elle répond : "Cela ne peut pas se faire du jour au lendemain, mais il est important d'affirmer ce principe collectif." Pour elle, "tous les pays de la zone euro doivent accepter une communauté budgétaire, bancaire et financière, où les décisions sont prises de manière collective".
Le temps presse
A la veille d'élections cruciales en Grèce et à quelques jours du conseil européen des 28-29 juin, la directrice générale du FMI estime que "dans un délai court, peut-être moins de trois mois, il est nécessaire que les Européens, en particulier au sein de la zone euro, donnent des indications fortes sur leur volonté collective de renforcer leur union monétaire".
Renouer le dialogue avec la Grèce
Evoquant les législatives grecques, pour lesquelles la droite (Nouvelle Démocratie) et la gauche anti-austérité de Syriza sont données au coude à coude, Christine Lagarde juge "important" de pouvoir "dès la semaine prochaine", "renouer le dialogue avec le gouvernement issu du scrutin de dimanche". "Nous avons le temps de faire une nouvelle revue du programme en cours, qu'il faudra engager rapidement après la mise en place des autorités", a-t-elle expliqué, en pointant la nécessité de "remettre les compteurs à jour, car on ne sait pas très bien ce qui a été réalisé, ce qui a été respecté ou non ces six ou huit dernières semaines".
Désaccords entre Européens
Alors qu'il est question de l'émergence d'un calendrier pour poser les fondations d'une union budgétaire à l'occasion du prochain conseil européen, les tensions restent vives. Angela Merkel s'est livrée vendredi à une critique en règle de l'état de l'économie française au moment même où l'entourage de François Hollande faisait assaut d'optimisme sur les chances d'un accord franco-allemand pour relancer la croissance. La chancelière a de nouveau rejeté la proposition française de lancer des euro-obligations pour mutualiser la dette, ce qui "mènerait l'Allemagne à la médiocrité", a-t-elle dit.
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