TOUT EST DIT

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lundi 25 juin 2012

Allemagne : 1 Europe : 0

  L'Euro, c'est fini pour les Bleus. Après avoir étrillé les Grecs en quart de finale, l'Allemagne, elle, est toujours en course. Comme l'avait remarqué en son temps Gary Lineker, « le foot est un sport inventé par les Anglais qui se joue à onze contre onze et à la fin, ce sont toujours les Allemands qui gagnent ». Difficile de ne pas faire un parallèle avec l'euro. Exit le ballon rond, place à la monnaie unique, dont l'avenir semble de plus en plus menacé.
Porte-drapeau de l'austérité dans la zone euro, Angela Merkel a certes lâché du lest, vendredi, lors du mini-sommet de Rome, en acceptant de mobiliser 1 % du PIB européen, soit 130 milliards d'euros, en faveur de la croissance. Mais en même temps, la chancelière allemande continue d'imposer à ses partenaires la marche à suivre. En rappelant à François Hollande que « la croissance et des finances solides sont les deux faces d'une même pièce », Angela Merkel prône encore et toujours le choix de l'austérité pour les pays en crise. À commencer par les pays latins, dont les budgets nationaux sont depuis trop longtemps dans le rouge.
Bien sûr, les Allemands redoutent plus que tout un effondrement de l'Union monétaire, qui mettrait à mal leur économie. Mais une certaine lassitude se fait sentir outre-Rhin. À quoi bon, pour les Allemands, financer un plan de relance puisque la croissance, ils l'ont déjà ? Pourquoi adhérer à un projet d'union bancaire alors que leurs banques semblent ignorer la crise ? Comment autoriser la mise en place d'euro-bonds alors que les obligations allemandes affichent une santé insolente ?
Isolée sur la scène européenne, Angela Merkel dispose toutefois d'un atout autrement plus déterminant : le soutien de son opinion publique. Un sondage publié hier dans le Journal de Dimanche révèle ainsi que les Allemands adhèrent en masse à la stratégie de crise de leur chancelière. Résultat, ils sont 78 % à souhaiter la sortie de la Grèce de la zone euro en cas de défaut de paiement. Allez, dehors les Grecs, comme à l'Euro 2012 !
Pour la énième fois depuis le début de la crise, les dirigeants des vingt-sept États-membres vont converger, jeudi prochain, vers Bruxelles pour un Conseil européen présenté comme décisif. La pression exercée sur l'Union européenne ne viendrait pas seulement des marchés mais aussi du G20 et du FMI. François Hollande, qui milite notamment pour une mutualisation de la dette européenne et une union bancaire, parviendra-t-il à faire entendre sa voix ? Rien n'est moins sûr. Que voulez-vous ? L'Europe est une sorte de sport inventé par six pays, qui se joue aujourd'hui à vingt-sept et à la fin, les Allemands gagnent. Les Grecs seront sans doute les premiers à l'apprendre à leurs dépens.

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