TOUT EST DIT

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jeudi 10 mai 2012

Le socialiste Evangelos Venizélos va être chargé de former un gouvernement en Grèce

Anticipant l'échec du leader de la gauche radicale Alexis Tsipras, Evangélos Vénizélos, le dirigeant du parti socialiste (Pasok), a affirmé mercredi 9 mai qu'il allait être chargé par le chef de l'Etat, Carolos Papoulias, de former un gouvernement de coalition. "Je vais recevoir le mandat [pour former un gouvernement] et continuer l'effort national", a indiqué M. Venizélos à l'issue d'une rencontre infructueuse avec M. Tsipras. Ce dernier a confirmé la nouvelle peu après. "Nous ne pouvons pas réaliser notre rêve d'un gouvernement de gauche [...]. Demain [jeudi] je vais rendre le mandat confié par le président de la République et nous allons continuer de participer aux procédures prévues par la Constitution", a affirmé M. Tsipras devant son groupe parlementaire, après avoir rencontré tous les chefs de parti grecs.

Après l'échec du chef de file de Nouvelle Démocratie, Antonis Samaras, à former un nouveau gouvernement de coalition viable, Alexis Tsipras, le jeune chef de file de Syriza, 37 ans, disposait à son tour de trois jours pour constituer une majorité au sein d'un Parlement éclaté et morcelé. Il devait consulter ce mercredi les dirigeants des grandes forces politiques du pays sans espoir crédible de débloquer la situation qui menace jusqu'à l'appartenance de la Grèce à la zone euro. Il avait en effet exclu mardi de se plier aux plans européens de sauvetage et posé comme condition la rupture des engagements pris avec les partenaires d'Athènes. C'est donc au leader du Pasok de prendre la relève.
M. Venizélos a réaffirmé que "le peuple grec veut de prime abord la stabilité, une solution gouvernementale claire qui ne conduit pas à de nouvelles élections". "La majorité écrasante du peuple veut le maintien du pays dans l'euro car une sortie de l'euro signifie la pauvreté, la réduction des revenus, a-t-il déclaré. Il s'est avéré après notre discussion avec M. Tsipras qu'on ne peut pas actuellement arriver à une solution précise et donc, avec le mandat que je recevrai demain [jeudi], je vais continuer les efforts pour former un gouvernement d'espoir, de sécurité et de perspective."
POUR LE "MAINTIEN DE LA GRÈCE DANS L'EUROPE"
Contrairement au leader de Syriza, propulsé contre toute attente dimanche au rang de deuxième force politique, Evangelos Venizélos s'est prononcé pour la formation d'un "gouvernement d'union nationale composé de l'ensemble des forces favorables au maintien de la Grèce dans l'Europe et dans la zone euro" de manière à éviter de nouvelles élections législatives. Et d'empêcher également Alexis Tsipras d'envoyer une lettre aux dirigeants de l'UE pour leur signifier que le plan d'austérité était désormais caduc au vu des résultats de dimanche, une annonce faite mercredi par son entourage.
L'hostilité du chef de la Coalition de la gauche radicale au plan d'austérité ne laissait d'ailleurs aucun doute sur l'issue de ses consultations avec le chef de file de Nouvelle Démocratie. "Il me demande de signer pour la destruction de la Grèce. Je ne le ferai pas", avait réagi M. Samaras dans une allocution télévisée. "Après la réponse de Samaras à Tsipras, tous les ponts ont été détruits, coupés", commentait alors Theodore Couloumbis, analyste politique du cercle de réflexion Eliamep.
CONDITIONS
L'Allemagne, qui a apporté le plus de garanties financières dans le cadre du plan de sauvetage à Athènes, a mis en garde le Grèce contre toute rupture de l'accord conclu avec la "troïka", l'ensemble formé par l'Union européenne, le Fonds monétaire international et la Banque centrale européenne. "Les termes de l'accord doivent être respectés. Je ne pense pas que nous puissions ou que nous devions négocier à nouveau", a déclaré Martin Schulz, président du Parlement européen et membre du Parti social-démocrate.
"L'aide ne peut être versée que si les conditions sont respectées", a déclaré de son côté Gerda Hasselfedt, membre de l'Union chrétienne-sociale, l'aile bavaroise de l'Union chrétienne-démocrate de la chancelière Angela Merkel.
RENÉGOCIER LE RENFLOUEMENT
Si Evangélos échoue, des nouvelles élections législatives pourraient alors être organisées. De plus, si la classe politique ne parvient pas à former un gouvernement à même de négocier une nouvelle tranche d'aide avec l'UE et le FMI, elle pourrait se retrouver à court de liquidités d'ici la fin du mois de juin, a-t-on appris auprès de trois responsables du ministère des finances.
Le deuxième plan de renflouement, conclu en février, prévoit un soutien financier de 130 milliards d'euros et l'effacement d'une partie de la dette des créanciers privés. Il est censé permettre à la Grèce de retourner sur les marchés financiers d'ici 2015 moyennant de sévères mesures d'austérité.
Hormis la convocation de nouvelles élections dans un délai de trois à quatre semaines, la seule façon de sortir de l'impasse serait de renégocier les termes du renflouement. Mais cette solution est pour l'heure fermement rejetée par les bailleurs de fonds et certains pays d'Europe du Nord. "Le pays se dirige la tête la première vers une catastrophe, écrivait lundi l'éditorialiste du quotidien Kathimerini. Si un gouvernement de salut national n'est pas formé dans les prochains jours, l'organisation de nouvelles élections deviendra inévitable."

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