TOUT EST DIT

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mardi 8 mai 2012

La Grèce met à mal l'état de grâce de Hollande en Europe

Entre paralysie et rejet du plan d'austérité par les électeurs, la crise qui règne dans le pays affaiblit le nouveau chef de l'État. 
La réaction de la Commission européenne à l'élection de François Hollande ne s'est pas fait attendre. Son président, José Manuel Barroso, a publié mardi une "déclaration sur la croissance" qui fera plaisir au nouveau président français. Rien de révolutionnaire, pourtant, ni de nouvelles recettes. Il s'agit de remettre sur la table plusieurs propositions égrainées depuis deux ans, mais qui tardent à être mises en oeuvre. À l'image de la création de "project bonds" qui mutualisent des emprunts dédiés, par exemple pour accélérer la numérisation de l'Europe, ou encore la recapitalisation de la Banque européenne d'investissement pour financer de grands projets, ou bien la taxe sur les transactions financières pour alléger les contributions des États membres au budget européen, ou encore une application totale de la directive sur les services.
Plusieurs de ces propositions correspondent étrangement à celles mises en avant par l'équipe de François Hollande pour son offensive sur la relance en Europe. "Nous avons eu des contacts avec l'entourage de Hollande, notamment via Élisabeth Guigou", révèle une source communautaire. Ce mano a mano est dans l'intérêt des deux parties. Avec son coup de pouce à Hollande, Barroso replace sa Commission au centre du jeu européen, alors que Nicolas Sarkozy s'était évertué à la mettre sur la touche. De son côté, Hollande s'assure que sa stratégie de relance sera bien accueillie par ses homologues... d'autant que ces mesures ont déjà été actées au plus haut niveau, lors d'un Conseil européen en janvier dernier.

La Grèce complique la donne

Mais encore faut-il les concrétiser. Question de momentum : "Je suis extrêmement satisfait d'observer qu'il y a un nouvel élan qui est clairement en train d'apparaître parmi nos États membres pour redémarrer le moteur en panne de la croissance", se réjouit José Manuel Barroso. "Nous avons sondé Angela Merkel sur les project bonds. Il y a une ouverture qui n'existait pas avant. Mais c'est donnant-donnant, explique une source haut placée à la Commission : Hollande doit, en échange, approuver notre position sur le budget communautaire." Nicolas Sarkozy s'était prononcé sur le gel de ce budget que la Commission désire augmenter pour répondre à l'accroissement de ses tâches. Jusqu'à présent, François Hollande est resté très discret sur cette question.
Les propositions de Barroso pour la croissance, qui "pourraient permettre de récupérer deux à trois points", affirme le commissaire français Michel Barnier, devraient en principe se trouver sur la table lors d'un dîner des dirigeants de l'Union européenne, convoqué de façon exceptionnelle le 23 mai par Herman Van Rompuy. Sauf que le chaos politique en Grèce, entre paralysie et rejet du plan d'austérité par une bonne partie de l'électorat, risque de faire voler en éclats ce bel ordonnancement. Pas d'état de grâce pour Hollande sur la scène européenne.

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