TOUT EST DIT

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dimanche 26 février 2012

Tâter le cul des vaches et flatter l'électeur 

Ah çà ! Il le faisait mieux que François Mitterrand, Jacques Chirac : tâter le cul des vaches était sa spécialité. C'est ce qui le rendait si populaire, lui donnait une image d'enraciné dans les terroirs français. Vrai ou pas, ça paraissait sincère et ça plaisait. Ses successeurs - en tant que candidats en tout cas - tentent de marcher dans ses traces, mais la glaise n'adhère pas aux basques en claquant des doigts ! Nicolas Sarkozy a ouvert le bal avec ses habits de président, mais a bien vite enfilé sa cotte de candidat entre veaux, vaches et cochons. Exercice réussi, mais exercice facile : solidement ancrés à droite, les agriculteurs donneraient 40 % de leurs intentions de vote au premier tour à Sarkozy, contre 18 % à Bayrou, 15 % à Le Pen et 12 % à Hollande. Ce dernier tentera de les convaincre tout de même. Pourquoi cet attachement aux agriculteurs ? Leur poids s'est gravement allégé dans la société. Ils ont réalisé 3,5 % du produit intérieur brut en 2008 contre 7 % en 1980. En 1988, l'agriculture faisait vivre 1,18 million de Français contre 770 000 en 2007. Les paysans, au sens noble, sont un symbole. En nourrissant la population, ils traversent les champs politiques allant de l'économie à l'environnement en passant par le social, la santé et le made in France. Le sujet est très vaste et permet de nourrir un programme électoral pour au moins cinq ans. Mais les camps politiques ne retiennent que l'intérêt médiatique du Salon de l'agriculture. Ils rivalisent de tracts et de tacles en pensant flatter leurs électeurs. Ils en oublient l'essentiel : s'intéresser aux vraies questions. Au sens propre comme au figuré : tâter le cul des vaches.

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