samedi 24 septembre 2011
Un symbole de fierté et un ultime pari
L'Histoire se joue aussi sur des symboles, même si ceux-ci n'ont pas de traduction immédiate. C'est l'un de ces instants historiques qui s'est déroulé à l'assemblée générale de l'ONU, lorsque Mahmoud Abbas a confirmé avoit fait la demande « d'adhésion de la Palestine sur la base des lignes du 4 juin 1967 avec Jérusalem-Est pour capitale ». Une demande d'un État à part entière qui devrait donc, en toute logique, être examinée par le Conseil de sécurité, d'ici quelques semaines
Et se voir opposer un veto américain. Dernier acte d'un président en fin de course, à la tête d'une moitié de territoire morcelé et relégué au stade de bantoustan, cette démarche - juridiquement vouée à l'impasse - est un ultime pari. Mais quel autre choix restait-il au successeur de Yasser Arafat ? Cette initiative acte en tout cas l'échec du cycle de pseudo-négociations bilatérales ayant débuté voilà dix- huit ans. Elle place Barack Obama devant ses contradictions et remet l'accent sur la politique de colonisation pratiquée par l'État d'Israël. Le laps de temps jusqu'à l'éventuel vote du Conseil de sécurité pourra désormais être utilisé pour réactiver un processus de paix plus consistant. Nicolas Sarkozy, jeudi, en a esquissé un cadre possible
que les Palestiniens ne rejettent pas, d'ailleurs. En ne cédant pas aux pressions, Mahmoud Abbas a déjà redonné une part de fierté à son peuple. Il a aussi rendu audible, de nouveau, la cause palestinienne. À défaut d'apporter une solution, c'est déjà un début pour tenter, enfin, d'avancer.
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