TOUT EST DIT

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dimanche 11 décembre 2011

Et maintenant ?

La seizième réunion de crise consacrée au sauvetage de la zone euro et, au-delà, de l’Union européenne, aura-t-elle été la bonne ? C’est vrai, pour la première fois depuis l’automne 2009 existe une véritable volonté politique dans une unanimité que seul brise le « no » britannique. Mais cela suffira-t-il ? Avec Standard and Poor’s en tête des agences de notation, les marchés le diront très rapidement. Et malheureusement, bien que douteuse, leur appréciation comptera.

Plus réalistes sont les premières réactions américaines. Pour Washington, les décisions prises à Bruxelles passent pour un « progrès ». Le terme employé signifie déjà que pour la Maison Blanche l’aboutissement est encore loin. Manqueraient toujours la « mutualisation » des responsabilités financières via des « eurobonds » et un vrai comportement de banque centrale de la part de la BCE agissant au nom d’une monnaie qui se veut unique et commune.

Ce n’est pas tout. Les mesures d’austérité qui découleront forcément de la discipline budgétaire institutionnalisée freineront ou empêcheront la croissance. En Europe d’abord, puis par contagion aux Etats-Unis à un moment où la Chine, l’autre grand acteur de l’économie mondiale, connaît aussi des difficultés.

Curieusement, ces analyses américaines rejoignent des propos entendus dans les partis de gauche européens.

Car les problèmes sont légion. D’abord au nom de cette « règle d’or » sur les déficits budgétaires que doivent s’imposer les Etats de l’UE. Fixer des limites arbitraires d’endettement paraît artificiel car l’économie d’un pays, liée à celle de l’Europe et du monde, est en constante évolution comme d’ailleurs devrait l’être la valeur d’une monnaie. Ensuite, quelque chose d’inouï a été officialisé : les investisseurs financiers sont pratiquement affranchis de toute responsabilité si un Etat fait faillite. Aux contribuables de payer l’ardoise !

Enfin, reste la grande question de la démocratie dans cette nouvelle Europe « intergouvernementale » à 26. Pour le citoyen, l’UE n’est plus que synonyme de fric, de commerce et de réglementations décidées par une pléthorique et opaque technocratie. De quoi perdre tout euro-enthousiasme ! Le Parlement européen, jusqu’à présent l’instance démocratique d’une Europe communautaire, semble être ravalé au rang d’assemblée consultative, juste bonne pour les discours du dimanche. On attend sa réaction, à partir de demain à Strasbourg.

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