Pour la deuxième édition consécutive, Le Monde n’a pas été imprimé, lundi 10 octobre, à la suite d’un mouvement social dans son imprimerie d’Ivry-sur-Seine. Cette grève fait suite à un comité d’entreprise extraordinaire, mercredi 5 octobre, au cours duquel la direction du Monde a ouvert la procédure d’examen du projet de réorganisation de l’imprimerie. Celui-ci prévoit la mise en place d’un plan de sauvegarde de l’emploi qui devrait se traduire par le départ de plus de 150 personnes sur un effectif total d’environ 230 salariés.
LE SGLCE DÉNONCE UN "RECOURS À LA SOUS-TRAITANCE"
La direction du Monde souhaite ne conserver qu’une seule rotative sur trois dans l’imprimerie d’Ivry et la moderniser par l’ajout de sécheurs, qui permettent d’obtenir une meilleure qualité d’impression. Elle veut également effectuer une partie du tirage, soit environ 100 000 exemplaires (sur 380 000), en région, sur les imprimeries de la presse quotidienne régionale. L’objectif est de rendre Le Monde disponible plus tôt en kiosque dans les villes de province. Ce point suscite particulièrement l’opposition du Syndicat général du Livre et de la communication écrite (SGLCE). Celui-ci dénonce en outre un recours à la sous-traitance à l'imprimerie d'Ivry. "Les travailleurs de l’imprimerie verraient leur charge de travail confiée à d’autres tandis qu’ils iraient pointer à Pôle Emploi, ce qui est intolérable", s’indigne-t-il dans un communiqué, lundi 10 octobre.
Pour sa part, Louis Dreyfus, président du directoire du groupe Le Monde, affirme que "cette stratégie industrielle est vitale". "L’imprimerie devrait accuser en 2011 une perte d'exploitation de plus de 3 millions d'euros, hors éléments exceptionnels. Après le départ de son seul et unique client extérieur Les Echos, en novembre 2012, les pertes prévisionnelles seront supérieures à 10 millions d’euros en 2013 si rien n'est fait", indique M. Dreyfus à La Correspondance de la presse (10 octobre).
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