mardi 11 octobre 2011
Le troisième homme fait durer le plaisir
N'était l'embarras d'un Jean-François Copé réduit à sortir sa calculette pour relativiser la mobilisation, la cause est entendue : cette primaire est saluée, jusqu'à Marine Le Pen, comme une respiration démocratique réussie. Elle passionne et fera école, à condition de transformer l'essai dans une compétition plus indécise encore et pas sans danger. Il ne faudrait pas que l'acte II se termine tragiquement - par un petit meurtre entre camarades -, ou que celui ou celle qui incarnera le leadership de gauche sorte abîmé de la course aux ralliements. Le premier tour a permis au PS de montrer que la participation citoyenne l'emporte sur la logique d'appareil ; le second ne doit pas annuler cet avantage. Les finalistes ont cinq jours pour se différencier sans se déchirer, pour pouvoir se rassembler ensuite. Martine Aubry pourrait être portée par le vent d'antisarkozysme qui souffle et pousse à une certaine radicalité. Elle va être tentée de jouer son va-tout, de dénoncer « l'eau tiède » du concurrent. François Hollande bénéficie de la prime du vainqueur mais le risque de se « balladuriser » le guette. A l'heure de la clarification - chacun voulant déborder l'autre sur sa gauche -, le PS vit un choix cornélien dans lequel le troisième homme se pose en arbitre. Voisins de palier dans la maison social-démocrate, au final les deux rivaux marqueront leur différence en fonction de la place qu'ils réserveront aux idées d'Arnaud Montebourg. Reste que le héraut de la démondialisation est placé devant un dilemme : comment dire, ou pas, sa préférence entre Aubry-bonnet-blanc et Hollande-blanc-bonnet ? Pour l'instant, il savoure son succès...
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