TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

mardi 11 octobre 2011

Le coup de pouce de la "troïka" à la Grèce

Athènes, Correspondance - La "troïka" a finalement donné son accord, mardi 11 octobre, au versement d'une nouvelle tranche de 8 milliards d'euros au gouvernement grec. Mais que l'accouchement fut laborieux ! La mission était censée se terminer début septembre. L'accord est intervenu le 11 octobre. Il doit encore être approuvé par l'Union européenne et par le conseil d'administration du Fonds monétaire international, au vu du rapport de la mission envoyée à Athènes. La Grèce devrait recevoir l'argent début novembre.

Les relations entre le gouvernement et les représentants de la Commission européenne, du FMI et de la Banque centrale européenne, désignés sous le nom de "troïka", sont de plus en plus difficiles et tendues, mais le gouvernement grec a cette fois senti passé le vent du boulet. Il sait qu'il n'a plus aucun moyen de gagner du temps, comme il avait tendance à le faire entre deux inspections. Ce qui a conduit les inspecteurs de la "troïka" à claquer la porte le 2 septembre. Depuis, le gouvernement a mis en place une série de nouvelles mesures d'austérité (augmentation d'impôts, baisses des salaires et des retraites, chômage technique des salariés du secteur public) qui rassurent la "troïka" et inquiètent la population.

Dans son communiqué, la "troïka" brosse un portrait plutôt sombre de l'avenir et des efforts du gouvernement. Il n'y a guère qu'une seule bonne nouvelle : le contrôle de l'inflation, qui devrait "rester en dessous de la moyenne européenne". Mais le même jour, l'autorité statistique grecque a annoncé une hausse de l'inflation pour septembre, avec un taux qui atteint désormais 3,1 %. La "troïka" confirme que le gouvernement n'atteindra pas son objectif de réduction du déficit public, qui devait être de 7,5 % du PIB (contre 10,5 en 2010 et 15,4 en 2009), en raison d'une plus forte récession (qui devrait être de 5,5 % en 2011), mais aussi "à cause des retards de l'application de certaines mesures convenues".

Si les mesures de rigueur devraient suffire pour 2012, la "troïka" demande des actions additionnelles pour 2013-2014, comme l'avait expliqué le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, le 3 octobre, après un nouvel échec d'une rencontre des ministres des finances de la zone euro.

LES RÉFORMES STRUCTURELLES, UN "DÉFI PRÉPONDÉRANT"

La "troïka" précise que ces mesures devraient être tournées vers la croissance, et se concentrer sur la réduction des dépenses de l'Etat (plutôt que des augmentations d'impôts). Après avoir constaté les retards dans la préparation des privatisations, la "troïka" insiste - comme si elle avait quelques craintes - sur la nécessité que le fonds en charge des privatisations "reste indépendant des pressions politiques".

Mais le "défi prépondérant" porte sur les réformes structurelles, dont la mise en œuvre a été "inégale". La "troïka" se félicite du gel de deux ans des accords de branche, qui ne s'imposeront plus aux entreprises. Ce qui signifie une "plus grande flexibilité du travail" pour la "troïka" et des risques de diminution de salaires pour les syndicats.

Les deux grands syndicats du privé et du public ont appelé à une grève générale, le 19 octobre. De nombreux mouvements sociaux ont lieu tous les jours. Les transports publics ne fonctionnaient pas à Athènes, lundi 10 octobre. Les éboueurs sont en grève depuis près d'une semaine. Les musées et les sites archéologiques seront bloqués mercredi et jeudi. Et les avocats annoncent une grève d'une semaine.

0 commentaires: