TOUT EST DIT

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vendredi 14 octobre 2011

 Propos d'un vieux con

Pardonnez-moi de déranger. Je sais bien que je vais prêcher dans le désert, mais j'ai l'habitude. Je ne m'offusquerai même pas si on me dit que je fais un peu pitié. Je suis en effet un être pitoyable. Je viens d'une autre époque, celle où fleurissaient les kiosques et les librairies. Quand l'écrit faisait la loi et nous fascinait tous. Quand Aragon, Kerouac ou Camus étaient nos dieux vivants.

Rassurez-vous, je suis ronchon maispas inconscient. Je comprends bien qu'un quotidien de plus ou demoins, ça n'a guère d'importance, aujourd'hui. Que le papier n'est plus dans le sens de l'Histoire. Qu'on est tout aussi bien informé sans presse écrite, par la Toile, la rumeur ou Dieu sait quoi. Qu'on n'a, de surcroît, plus le temps de lire si l'on ajoute celui qu'on passe devant la télé (3h30 en moyenne) ou devant l'ordinateur (2h50).

Je ne peux cependant m'empêcher deverser ma larme sur la fin annoncée de "France Soir", qui, aprèsune longue agonie, a décidé de se replier sur le Net. Ce quotidien s'est bien battu, jusqu'au bout, avec une petite équipe de guerriers autour de Rémy Dessarts, mais il semble, à moins d'un ultime rebondissement, que la page soit tournée pour de bon. Un journal, c'est une personne: un seul vous manque et tout est dépeuplé. Du moins pour les vieux cons dans mon genre, pour qui "France Soir" incarnait l'âge d'or du journalisme quand, sous la houlette de Pierre Lazareff et avec des signatures comme celles de Lucien Bodard ou de Joseph Kessel, il tirait à plus de 1 million d'exemplaires.

En attendant, au "Point", nous croyons plus que jamais à l'écrit: cen'est qu'un début, continuons le combat.

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