vendredi 14 octobre 2011
L'arbitre Montebourg a égaré son sifflet
Le débat Aubry-Hollande n'a pas couronné de vainqueur. Il a fait, sinon un perdant, du moins une victime collatérale : Arnaud Montebourg. Son nom n'a quasiment pas été cité et on n'a pas observé une grande porosité entre ses idées - tranchantes - et celles des finalistes. Au protectionnisme et à la VIe République qu'il appelle de ses vux, l'écho répon d « juste régulation » et République « équilibrée ». À la mise sous tutelle des banques, les duellistes - sur ce point, les duettistes - préfèrent la présence de l'État au conseil d'administration. Hier soir, on attendait toujours la décision du troisième homme sur ses indications de vote. Son indécision, quand ce ne sont pas les cafouillages de son entourage, traduit un doute, installe une certaine confusion. Le bretteur courtisé est moins prolixe. Si l'arbitre a du mal à siffler la fin du suspense, c'est qu'il est confronté à un dilemme. Qu'il opte pour Hollande ou Aubry, aussitôt il amoindrit son capital électoral. Soit on lui rappellera que l'impétrant, comme il dit, allié à Valls représente la gauche molle ; soit on ironisera sur le flirt de l'ex-patronne du PS avec un Guérini qu'il combat pour ses pratiqu es « claniques ». Arnaud Montebourg ne doit pas décevoir la base qui a mordu à l'hameçon de la démondialisation, lui qui n'a eu de cesse de renvoyer dos-à-dos ses rivaux. Sauf que l'heure du rassemblement a sonné et que l'ambitieux quinqua doit jouer le coup d'après : incarner la rénovation, se forger une place dans la campagne, voire dans un futur gouvernement. La décisi on « personnelle » qu'il devrait rendre lui évitera de passer par la case « consigne de vote » et d'injurier l'avenir. Habile mais sinueux.
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