lundi 24 octobre 2011
Tout n’est pas noir
Pour rester un sport de voyous joué par des gentlemans, le rugby se complaît dans la complexité de ses règles et se repaît de coups du sort avec son ballon en olive aux rebonds fantasques. Ainsi hier, le XV de France a perdu la finale qu’il méritait de gagner d’une Coupe du monde qu’il ne lui revenait pas de soulever, au vu de l’ensemble de son œuvre.
Chez eux, sur leur archipel où les Britanniques, défaits au XVIII e siècle par les guerriers maoris devenus de redoutables défonceurs-plaqueurs sur les terrains, ont laissé le rugby pour garantir une mixité sociale durable, ces Néo-Zélandais féroces et véloces devaient nous blackbouler.
Ils voulaient effacer 24 ans d’humiliations dans leur pré-carré, subies le plus souvent à cause de ces imprévisibles Français, sans compter celle du naufrage du « Rainbow Warrior ».
Mais il ne suffit pas de crier haka et de se prendre pour des faucons fondant sur leurs proies pour plumer 22 coqs indignés ayant démonté leurs egos pour remonter sur leurs ergots au fil de l’épreuve. En autogestion salutaire, après avoir abandonné son entraîneur lunaire à ses déboires avec la presse, cette équipe de France a su vaincre ses individualismes, ses contradictions et ses à peu près pour entrer en rébellion et en construction.
En cela, ils ont été exemplaires. Trouillomètre à zéro, regards dans les chaussettes, les Néo-Zélandais marchaient la tête à l’envers quand les nôtres la relevaient en même temps que la mêlée noire et leur défi collectif. Nos héros ont perdu. Ils reviennent glorieux. Tout n’est pas noir dans cette drôle d’histoire du bout du monde.
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