lundi 24 octobre 2011
Le dos au mur
Promis, juré ! Enfin, des solutions à la crise devraient sortir du Conseil européen et du sommet de l’Eurogroupe! Aussi bien sur une recapitalisation des banques, sur le sauvetage de la Grèce via une décote de sa dette que sur une extension «non bancaire» du Fonds de stabilité FESF... Oui, mais quelles décisions? Il faudra attendre mercredi, peut-être jeudi matin, pour les connaître. En espérant que d’ici là, les marchés sauront patienter.
Officiellement, ce retard a pour cause la «complexité technique» des mesures à prendre. En réalité, la chancelière Merkel doit d’abord rendre compte aux commissions du Bundestag et obtenir leur aval. L’exercice, certes, honore la démocratie, mais étale au grand jour les faiblesses innées de la monnaie unique. En montrant que faute d’une gouvernance propre à la zone euro, il est impossible d’agir dans l’urgence, quitte à encore accélérer la crise qui déjà se nourrit à la vitesse électronique des ordres de marchés. De surcroît, les gouvernements sont prisonniers de traités dépassés, datant d’une autre époque et pourtant à respecter à la lettre. Lancé par beau temps économique, l’euro n’a pas été conçu pour résister aux tempêtes, car il n’y a pas de pilote aux commandes hormis le pilote automatique basé sur un logiciel sous contrôle de la BCE et jamais mis à jour depuis les années 1990...
Apparemment, il y a enfin une prise de conscience de cette paralysie, puisqu’il est désormais question d’une refonte des institutions, d’une révision des traités. Un beau sursaut de réalisme qui, malheureusement, n’aboutira pas du jour au lendemain, et certainement pas sans nouveaux psychodrames et autres poussées nationalistes.
Cette même étincelle de réalisme vient aussi de jaillir face à la crise grecque. Pourtant, voilà plus d’un an que l’évidence saute aux yeux : jamais la Grèce anémiée par les plans d’austérité imposés en guise de remède ne pourra rembourser sa dette. Une restructuration sous une forme ou une autre s’imposait déjà à l’automne 2009. Mais faute de décisions courageuses impossibles à obtenir dans un système basé sur l’unanimité et qui n’a jamais envisagé une possibilité de faillite, que de temps perdu en perfusions, bricolages et replâtrages. Moins pour sauver la Grèce que pour éviter – ou retarder – l’effet domino dans la zone euro. Un effet domino qui déjà ébranle l’Italie, la troisième économie de l’UE...
Les Dix-Sept de l’euro sont le dos au mur. La situation est certes inconfortable, mais elle a l’avantage de pousser au sursaut. Elle semble aussi avoir ressoudé l’entente franco-allemande en mettant les divergences sous silence. Pourvu que les décisions reportées à mercredi soient à la hauteur des espoirs!
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