TOUT EST DIT

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lundi 31 octobre 2011

La Chine, un bon risque pour l'Europe ?

Nicolas Sarkozy a tort de laisser croire que l'entrée de la finance chinoise en Europe ne pose pas de problèmes, mais celle-ci peut tout de même être un risque utile à l'Europe.

Disons-le franchement : la question des droits de l'homme en Chine n'est pas le seul argument qui milite contre l'arrivée massive de l'argent chinois en Europe. Le problème est que Pékin entend se servir de ce moyen de pression pour faire progresser deux objectifs dangereux pour la cause européenne.

Le premier est commercial : à l'heure même où les administrations de l'Union européenne commençaient à prendre conscience du déficit immense de l'Europe et à s'engager pour la hausse du taux anormalement bas de la monnaie chinoise, il s'agit pour Pékin de se faire garantir un accès privilégié au marché européen et de distraire l'UE sur la question du yuan. Le second objectif est purement politique : contribuer de toutes les façons possibles à empêcher que se constitue une véritable politique étrangère européenne qui gênerait le tête à tête suprême entre la Chine et les États-Unis ; et, pour cela, affaiblir autant que possible les compétences diplomatiques de l'Europe et négocier en bilatéral avec les différents membres de l'Union.

Un besoin absolu du marché européen

Ce projet impérial n'a rien d'extraordinaire et l'on ne peut s'étonner que le régime chinois poursuive ses propres objectifs, fût-ce en manipulant l'argent gagné grâce à l'exploitation de sa propre main-d'oeuvre. Il ne sert donc à rien de pousser des cris, il vaut mieux tirer le meilleur ou le moins mauvais de la situation. Or ce n'est pas impossible car son premier objectif révèle en fait le point faible de la partie chinoise. À une époque où le marché américain se réduit, la Chine a un besoin absolu du marché européen auquel elle destine 20 % de ses exportations, un besoin beaucoup plus impérieux que notre besoin du marché chinois : raison de plus pour négocier durement avec elle. Le défi compris dans la deuxième partie du projet peut s'avérer, lui, franchement utile. Il met en effet les instances de direction européennes dans l'obligation de construire en urgence une politique chinoise - au détriment, si nécessaire, du petit jeu égoïste que l'Allemagne et la France, entre autres, ont jusqu'à présent joué en direction de Pékin.

C'est donc justement parce que l'heure est grave et que la Chine ne nous veut aucun bien particulier que l'occasion est bonne, parce que nécessaire, en acceptant l'argent chinois, de construire une vraie politique chinoise. Mais attention, il n'y aura peut-être pas, cette fois, de session de rattrapage...

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