lundi 26 septembre 2011
Socialiste ou pas ?
Les médias en France ont cet énorme avantage de ne jamais laisser passer la moindre occasion de faire un scandale pour la moindre déviance publique au Vivre Ensemble courageusement proclamé sur toutes les ondes. Avec l’avènement d’internet, ces mêmes médias se sont aussitôt empressés de vérifier que chaque petit paquet IP disposait de son cachet Egalité-Taxes-Bisous dûment apposé. Et lorsqu’une application pour iPhone déroge à la règle, ça tire de la sonnette d’alarme à tour de bras et ça lève massivement du bouclier.
Ainsi, lorsqu’on a appris qu’un odieux vicelard certainement nazi à tendance xénophobe et antisémite avait mis en ligne une application, Juif Ou Pas Juif, permettant, sur la base du nom de famille, de déterminer si une personne est juive ou pas, immédiatement les médias se sont emparés de l’affaire pour réaliser une vraie bonne grosse tempête de polémiques idiotes.
D’une part, il s’est très rapidement avéré que l’odieux facho qui avait osé cette abominable application … était juif et le revendiquait. D’autre part, son application s’est essentiellement contentée de rassembler des données déjà existantes. Comme l’explique son créateur, un certain Lévy,
Evidemment, rassembler ces données, c’est très moche dans le pays de l’égalitarisme et de l’absolue indifférenciation. Tout le monde le fait, mais, surtout, personne ne doit le dire. Et comme notre imprudent programmeur a fait ouvertement ce que tout le monde fait discrètement, il s’est fait chopper et une plainte contre lui a rapidement été déposée par l’une de ces myriades d’associations très utiles pour solutionner les vrais problèmes.
Car oui, en France, grâce à un Vivrensemble agressivement gentil, on va réussir à faire condamner un juif pour antisémitisme.
Au passage, on notera que cette application a eu une couverture médiatique phénoménale dispensée par des douzaines de frétillants choqués, des aimables connes permanentées et autres spécialistes de l’indignation télévisuelle millimétrée, au contraire de douzaines d’autres (comme celle-ci, celle-ci ou celle-là).
Et à peine cette polémique calmée, on apprend qu’est apparue sur ce réseau diabolique une nouvelle application, « Mon Fils Est-Il Gay ?« , dans laquelle, au moyen d’une poignée de questions fines comme une livre de saindoux, une mère de famille peut enfin savoir si son fils est homosexuel ou pas.
Et cette nouvelle application est bien évidemment la goutte d’eau qui met le feu aux poudres chez Demaerd Corporation, la société tentaculaire spécialiste de tout, depuis le boulon pour montre de précision jusqu’aux engins de terrassement pour mines australiennes.
Sans attendre, la corporation (célèbre pour ses applications Demaerd, ses politiciens Demaerd et ses solutions Demaerd à la crise) nous propose une application iPhone pour déterminer enfin si votre politicien est socialiste, ou pas.
Voici les 10 questions illustrées. A chaque réponse positive, votre politicien gagne un Point Socialie. A 10 Points Socialie, inutile de vous voiler la face : votre politicien est socialiste. Acceptez-le, sachez que c’est un choix totalement assumé de sa part, et qu’il fera tout pour continuer si ça peut lui rapporter quelque chose.
Si vous l’avez déjà vu repartir avec des valises, des enveloppes kraft, des chèques pour des associations diverses, s’il a été mis en examen pour prise illégale d’intérêts, trafic d’influence, ou encore association de malfaiteurs, répondez oui à cette question.
Si votre politicien n’a jamais été pauvre, a toujours émargé aux frais du contribuable, s’il aime bien le luxe, si ses dernières déclarations d’impôts le placent dans le dernier centile de la population, répondez oui avec soulagement.
S’il a créé de la dette, creusé les déficits, distribué de l’argent gratuit des autres à la ronde, répondez oui. Si vous êtes en France, ce sera difficile de répondre non. Et vous pourrez lui attribuer deux points Socialie s’il est dans une Commune Dexia.
S’il ouvre régulièrement sa grande jatte pour expliquer comment il faudrait faire pour s’en sortir vraiment, mais qu’il a marqué le pays par son incompressible nullité lorsqu’il était lui-même au pouvoir, alors n’hésitez pas : répondez oui là encore.
Si, pour lui, les banques doivent être nationalisées, étrillées, réduites en petits morceaux, s’il estime qu’elles nagent dans un océan de non-régulation et si, de surcroît et bien que ne captant absolument rien à la finance, votre politicien réclame qu’on applique à ces établissements des solutions qui ont déjà foiré dans le passé en coûtant des milliards aux contribuables, alors répondez oui, haut et fort.
Si en revanche votre politicien fricote avec les banquiers pour toujours arrondir leurs angles, leur fait des petits bailouts dans le creux de l’oreille, leur susurre qu’une recapitalisation sera agréable parce que payée par l’état, là encore, répondez oui.
Si en revanche votre politicien fricote avec les banquiers pour toujours arrondir leurs angles, leur fait des petits bailouts dans le creux de l’oreille, leur susurre qu’une recapitalisation sera agréable parce que payée par l’état, là encore, répondez oui.Si votre politicien fait des bulles dans le jacuzzi malthusien, s’il s’ébroue joyeusement dans l’économie de comptoir en imaginant un monde merveilleux où le travail ne se crée pas mais est à l’économie ce que « c » est à la physique, une constante, alors vous pourrez répondre oui le cœur léger.
Si votre politicien pense que la scène internationale est un champ de jeux interminables et aux rebondissements rigolos, s’il aime aller fourrer son nez, votre argent, vos fils et vos maris dans des conflits lointains, s’il aime transformer des problèmes intestinaux purement internes en gros borborygmes internationaux, alors là encore, vous pourrez vous exclamer, joyeux et soulagé, « oui » à cette nouvelle question.
Votre politicien n’a jamais fait d’erreur et n’a jamais demandé pardon pour l’enfilade de perles monumentales qu’il a lâchées dans sa carrière ? Il trouve toujours chez l’autre des raisons de revendiquer une victoire chez lui ? Vous décrochez la timbale et gagnez un oui de plus.
Et comme votre politicien prône des solutions qui ont déjà été tentées par d’autres, comme il a déjà prouvé son inefficacité, comme il propose plus de la même chose pour compenser une très longue enfilade d’échecs, il ne se rend pas compte que la seule constante dans le paysage, c’est sa médiocrité. Dans ce cas, vous répondrez par « oui » à cette dernière question.
À partir de 1 point, vous êtes en présence d’un socialiste un peu mou. En dessous de 6 points, il s’agit d’un socialiste traditionnel.
Et au dessus, c’est un socialiste honteux ou assumé, mais indécrottable.
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