TOUT EST DIT

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lundi 26 septembre 2011

Fin de quinquennat au Sénat

En 2007, Nicolas Sarkozy avait promis qu’avec lui «tout serait possible». Il a tenu parole au-delà de cette promesse puisque le Sénat a basculé à gauche. Une première dans l’histoire de la V e République dont le président se serait bien passée.

Le fonctionnement normal des institutions, pourtant, ne sera pas affecté par ce bouleversement qu’on savait envisageable mais dont on doutait de la probabilité: l’Assemblée nationale, élue au suffrage universel direct, conserve sa prééminence législative et en cas de conflit avec le Sénat sur un texte de loi, c’est elle qui, de toute façon, a le dernier mot. À la limite, cette cohabitation en mode mineur ne sera pas moins confortable pour le gouvernement qui ne sera plus obligé de tout négocier pied à pied avec les sénateurs de son propre camp, et pourra tout simplement imposer sa lecture... Ni le budget de l’État, ni celui de la Sécurité sociale pour 2012, les deux grands rendez-vous de ce trimestre ne pourront être bloqués, et le PS a déjà promis qu’il n’avait pas l’intention de se livrer à une stratégie d’obstruction.

Tout de même. Le Congrès de la Règle d’or est définitivement à l’eau dans le bassin de Neptune. Désormais, le chef de l’État sait qu’il n’arrivera jamais à réunir une majorité des deux tiers pour l’adopter à Versailles. Par ailleurs, le PS exploitera la tribune que lui offrirait le contrôle du «plateau» au palais du Luxembourg pour donner plus d’écho encore à la critique de l’action gouvernementale avec, en ligne de mire, les élections de 2012.

Mais le plus grave, pour la majorité, est ailleurs. Nicolas Sarkozy et François Fillon ont beau affirmer - dans une figure imposée par les éléments de langage - que la «poussée» de la gauche ne les a pas surpris, la «perte» de la Haute assemblée est un symbole qui fait mal, très mal à sept mois d’une présidentielle. Car cette fois, ce ne sont ni les soubresauts de la crise économique, ni même le climat des affaires qui ont provoqué la quatrième défaite du camp présidentiel - sur cinq scrutins - depuis le début du quinquennat. Ce qui est en cause, c’est la gouvernance de l’exécutif et la gestion brutale de la réforme territoriale, courageuse, mais imposée par la force.

Le président de la République paie aussi son incapacité à tenir les troupes de la droite qui se sont divisées au-delà du raisonnable. L’atmosphère de règlements de comptes qui régnait hier soir autour du secrétaire général de l’UMP, Jean-François Copé, en dit long sur les ressentiments divers et variés qui, par-delà les rivalités naturelles, minent le mouvement.

Nicolas Sarkozy est loin d’avoir encore perdu la présidentielle mais ce désastre sénatorial ternit son image - de l’intérieur cette fois - concourt à contester un peu plus encore son autorité déjà entamée parmi les siens et nourrit les doutes sur la pertinence d’un éventuel second mandat. Le premier s’est achevé hier soir.

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