TOUT EST DIT

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mercredi 20 juillet 2011

L'Allemagne doute des résultats du sommet de la zone euro

Pour la chancelière allemande, il s'agira d'un "processus en plusieurs étapes".

  L'Allemagne a douché les espoirs d'une grande réforme de la zone euro lors du sommet de jeudi, alors que le FMI s'impatiente face aux tergiversations de l'Europe pour accoucher d'un second plan d'aide à la Grèce et éviter une contagion de la crise de la dette. Habituée à souffler le chaud et le froid, la chancelière Angela Merkel a prévenu mardi qu'il n'y aurait pas de "grande avancée spectaculaire d'un coup" au sommet des dirigeants des pays de l'Union monétaire à Bruxelles. Si la finalisation d'un nouveau plan d'aide grec semble bien sur les rails, la réunion de jeudi ne devrait donc pas être l'occasion d'un "grand soir" vers plus de fédéralisme dans la zone euro, comme le souhaitent certains pays telle la Belgique.
Faisant preuve de la même prudence, le ministre français des Affaires européennes Jean Leonetti a prévenu lundi soir que le sommet ne déboucherait peut-être pas sur une solution "totalement définitive qui règle définitivement les problèmes des dettes souveraines des pays de l'euro". Face à cette approche au compte-gouttes, le Fonds monétaire international (FMI) a donné de la voix mardi. Il a ouvertement reproché à la zone euro de ne pas avoir de "plan d'action cohérent" face à la crise de la dette publique, qui pourrait connaître une "issue tout à fait imprévisible".
"Clarté"
Les États membres du conseil d'administration du FMI, dirigé depuis début juillet par la Française Christine Lagarde, ont par ailleurs appelé les Européens à une plus grande "clarté" sur les demandes faites aux créanciers privés de la Grèce. L'Allemagne veut à tout prix les impliquer dans le sauvetage de la Grèce, pour des raisons politiques, mais la Banque centrale européenne redoute un engrenage dangereux pour le secteur bancaire. Les discussions tous azimuts se sont poursuivies mardi avec une réunion de hauts responsables de la zone euro à Bruxelles, dont le secrétaire général de la présidence française Xavier Musca, homme-clé des négociations à Paris sur la crise de la dette.
La question d'un défaut de paiement ou non de la Grèce reste au centre des débats. La France a rappelé lundi, par la voix de son ministre des Finances François Baroin, qu'elle ne voulait pas entendre parler d'"événement de crédit" d'Athènes. Or, la plupart des options envisagées mettant à contribution les créanciers privés de la Grèce entraîneraient de facto un tel "événement de crédit" ou un défaut partiel de la Grèce. Le rachat de la dette grecque, une option qui monte en puissance, pourrait ne pas déboucher sur un défaut si la Grèce elle-même réalisait l'opération grâce à des prêts européens. Avantage : le coût de la dette grecque sur les marchés est très bas actuellement et cela permettrait de réduire le volume global de l'endettement du pays. Mais si le fonds européen de secours (FESF) rachetait lui-même les obligations grecques, il y aurait un risque de défaut partiel.
Mécontentement
Autre option envisagée par la France en particulier : la création d'une taxe bancaire spéciale dans la zone euro. Cette solution "aurait l'avantage de ne pas faire intervenir directement les banques et donc de ne pas potentiellement créer de défaut" de paiement de la Grèce, a expliqué Leonetti. Les banques françaises et allemandes ont exprimé leur mécontentement. "Si les responsables politiques réfléchissent à un impôt exceptionnel, alors il devrait s'appliquer à tous les citoyens de la zone euro", a estimé mardi le président de la fédération allemande des banques privées, Michael Kemmer.
Pendant ce temps, la Banque centrale européenne envoie des signaux contradictoires. Son président, Jean-Claude Trichet, a refusé mardi de nouveau tout défaut de paiement de la Grèce. Mais un autre responsable de l'institut, l'Autrichien Ewald Nowotny, a jugé : "Certaines propositions qui causeraient un défaut partiel de très courte durée pourraient ne pas avoir des conséquences désastreuses."

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