TOUT EST DIT

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mercredi 20 juillet 2011

Sans plan d’aide à la Grèce, la France risque la contagion

A la veille des négociations sur un plan d’aide à la Grèce, une ex-ministre hellène prévient les chefs d’états de la zone euro sur les risques de leurs hésitations. 

Les ministres européens des finances ne sont pas parvenus à s’entendre sur un plan de sauvetage nécessaire à votre pays. Croyez-vous encore à la zone euro?

La zone euro a besoin d’avancer et pour cela il lui faut des leaders. Il est très important que des décisions soient prises ce mois-ci, sinon, les effets de contagion pourront se répercuter sur d’autres pays. La Belgique, la France ou l’Allemagne peuvent être menacées, car elles détiennent des bonds du trésor des membres périphériques. Les modalités techniques peuvent être résolues, il ne reste qu’à régler les aspects politiques. Ces mesures devront permettre de gérer la dette des membres en difficulté. Tout retard s’avérera extrêmement coûteux.
L’annulation d’une part appréciable de la dette grecque vous paraît-elle un choix pertinent?
Non, la solution ne passe pas par l’annulation mais par une gestion efficace de la dette publique. L’issue dépend de taux d’intérêt négociés pour maintenir des possibilités de paiement et de croissance. Pour cela, un danger majeur doit être écarté: le manque de liquidités.
Pensez-vous que la Grèce puisse être expulsée de la zone euro?
Non, c’est impossible.
Son retrait ne serait-il pourtant pas une manière de sauver le pays?
Non, pas du tout. Au contraire, cela aurait des effets opposés, il faudrait s’attendre, entre autres, à une dépréciation énorme de la monnaie et au blocage de l’économie grecque.
Craignez-vous que les mesures d’austérité imposées aux Grecs provoquent un développement massif de la pauvreté et de l’insécurité dans votre pays?
L’insécurité est déjà présente. C’est pourquoi, il faut mettre l’accent sur une distribution plus équitable des ressources du pays, mais aussi avoir une attention particulière pour les jeunes et les chômeurs.
Justement, avec près de 40% de chômeurs chez les 15-24 ans, que va faire la Grèce pour ses jeunes?
Pour créer des emplois, nous mettons en place des programmes spéciaux financés avec l’aide des fonds sociaux européens et internationaux. Nous nous focalisons sur la formation et encourageons les entreprises à embaucher des jeunes. Pour cela, nous avons proposé au Parlement une mesure qui rendrait possible une première embauche en entreprise pour deux ans avec un salaire réduit, dans le but de stimuler l’insertion sur le marché du travail.
Le thème des privatisations est un point de discorde important avec les citoyens…
Les privatisations ne doivent pas inquiéter si elles sont effectuées prudemment. Je redoute beaucoup plus une aggravation du chômage. La croissance et le retour à la stabilité du pays sont possibles, pour cela des capacités d’investissement doivent être assurées.
Les Grecs vont-ils sanctionner le gouvernement actuel aux prochaines élections?
Le gouvernement de Papandréou a été élu dans le but de changer et restructurer le pays, le pousser à la compétitivité. Je pense que les politiques ne devraient donc pas être pénalisés mais c’est compréhensible que les électeurs, confrontés à des problèmes économiques majeurs, puissent se désolidariser.
Afin de se protéger du fisc, des Grecs auraient placé 280 milliards d’euros (344 milliards de francs) ces dernières années en Suisse. En voulez-vous à ce pays?
Nous sommes favorables à un accord bilatéral avec la Suisse afin d’y mettre un terme. Il s’agirait de nous entendre sur les mécanismes à mettre en place pour identifier les fraudeurs. Le but étant de les contraindre à participer aux plans d’ajustement en cours actuellement.
Comment encourager le tourisme en Grèce afin de relancer l’économie?
La chute des prix proposée par les voyagistes devrait aider. Plus concrètement, le pays mise sur l’ouverture de nouvelles destinations. Par exemple, la mise en place de vols directs entre Athènes et Pékin ou Shanghai. Et nous continuons en outre de développer notre offre de croisières.
Quelles activités touristiques seront développées?
Le tourisme culturel d’une part. Des investisseurs privés travaillent pour la réalisation de parcs thématiques, jusque-là inexistants. Nous parions aussi sur le tourisme médical, notamment la construction de centres pour personnes âgées.
 Photo : Loukia Katseli, ministre grècque du travail et de la sécurité sociale

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