samedi 19 mars 2011
L'honneur est sauf...
« Nous venons ce soir et il n'y aura pas de pitié », menaçait le dictateur Kadhafi. Les habitants de Benghazi, terrorisés, s'enfuyaient.
Un pays s'est levé le premier pour empêcher le massacre : la France. Une fois encore, après d'autres drames, tel celui de la Géorgie, le président de la République française, quasiment seul en prenant beaucoup de risques, s'est dressé contre le pire.
Le ministre des Affaires étrangères s'est précipité à l'Onu. Il a redonné confiance aux dirigeants des autres pays. Il a su les convaincre. Il a arraché la motion qui, in extremis, barre la route à Kadhafi. Celui-ci s'est arrêté aux portes de la ville qu'il voulait châtier, comme on faisait jadis envers l'ennemi. Seulement voilà, ces temps affreux sont révolus. Les droits de l'Homme sont passés par là. La poursuite des criminels, agissant sans humanité aucune contre l'Humanité, sont et seront désormais poursuivis. Voilà de quoi faire réfléchir les tyrans autour du monde.
Enfin, et de justesse, notre honneur a été sauvé d'un désastre qui aurait lourdement pesé, demain, en minant la confiance dans la communauté internationale, représentée par l'Onu.
... mais nous ne sommes pas quittes
L'honneur est sauf, mais nous ne sommes pas quittes. Il va nous falloir maintenant honorer notre parole, tenir nos promesses. Ce ne sera pas facile, si nous voulons éviter les erreurs de tirs qui tuent des innocents, ceux que, précisément, nous voulons protéger. Ce ne sera pas facile si nous voulons, et il le faut absolument, éviter les erreurs psychologiques vis-à-vis de ces populations fières et courageuses ; si nous voulons éviter les fautes politiques dans cet « Orient compliqué ».
Heureusement, les Occidentaux ne sont pas seuls dans cette épreuve : la Ligue arabe fait cause commune. C'est nouveau et ce pourrait être, souhaitons-le, fécond pour demain.
Certes, de grands pays émergents ¯ Inde, Brésil, Chine, Russie ¯ se tiennent à l'écart. Mais deux veto ont été évités... Bien sûr, l'attitude distante de l'Allemagne nous pose question et nous déçoit, comme nous a déçus l'attitude de l'Union européenne... Il nous faudra nous expliquer pour dissiper les équivoques et nous comprendre.
Quoi qu'il en soit de l'avenir, un coup d'arrêt a été porté à la dictature ; un geste fort et un message ont été signifiés aux défenseurs de la liberté et des droits de l'Homme ; un soutien est apporté aux démocrates qui veulent construire une société plus juste.
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