TOUT EST DIT

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samedi 22 janvier 2011

DSK face à la malédiction des favoris à la présidentielle

Avec 64% des intentions de vote au second tour, le président du FMI atteint des niveaux record. Mais la plupart des candidats favoris à quinze mois des dernières élections présidentielles ont échoué dans leur conquête de l'Elysée.

Où s'arrêtera Dominique-Strauss Kahn ? En deux jours, deux sondages d'instituts différents - CSA et BVA - le donnent gagnant au second tour, en 2012, avec 64% des intentions de vote. Un quasi-plébiscite rarement obtenu par un prétendant au second tour d'une élection présidentielle au suffrage universel direct. Outre Edouard Balladur, en 1994, le général de Gaulle s'en est approché en 1965, alors qu'il sollicitait un second mandat : dans un sondage Ipsos datant du 1er décembre, à 19 jours du second tour, il est crédité de 60% des suffrages, contre 40% pour François Mitterrand. Il est finalement élu avec 55% des suffrages.
Mais rares sont les candidats donnés favoris plus d'un an avant le scrutin qui ont gagné la course à l'Elysée. Un sondage publié en avril 1980 dans Le Point, douze mois avant la présidentielle de 1981, donne ainsi Valéry Giscard d'Estaing vainqueur avec 57 % des voix face à Michel Rocard et 61 % contre François Mitterrand. Lequel parvient à s'imposer contre son adversaire de la «Nouvelle gauche» et l'emporte finalement le 10 mai 1981 face au candidat de l'UDF avec 51,7% des voix…

Le précédent Delors

En 1994, la gauche se cherche un candidat pour succéder à François Mitterrand. Jacques Delors apparaît alors comme l'homme providentiel. Tout comme Dominique-Strauss Kahn aujourd'hui, le président de la commission européenne, ancien ministre de l'économie du gouvernement de Pierre Mauroy, ratisse large, de la gauche de la gauche au centre. Sa popularité grandit au cours de l'année 1994. Dans un sondage Ipsos du 14 janvier, il est déjà donné gagnant face à Jacques Chirac - 51% contre 49% d'intentions de vote - mais reste loin d'Edouard Balladur, qui jouit alors de 64% d'intentions de vote.
En novembre, Jacques Delors se démarque : une enquête d'opinion Louis Harris le crédite de 54% des suffrages contre Jacques Chirac et le donne gagnant pour la première fois contre Balladur par 51% contre 49%. Le chemin semble tracé… Mais le père de Martine Aubry renonce finalement en décembre et Jacques Chirac, à l'issue d'une spectaculaire remontée, s'impose le 7 mai 1995 contre Lionel Jospin, dont la candidature n'a jamais réellement décollé dans les sondages.
Devenu premier ministre à la suite du remaniement de 1997, Jospin croit en ses chances pour 2002. Le 5 janvier 2001, quinze mois avant la présidentielle, il est donné gagnant par 53% à 47% contre Jacques Chirac dans un sondage CSA. Il ne sera finalement pas qualifié pour le second tour. Le 26 janvier 2006, le même institut de sondage voit Ségolène Royal victorieuse au second tour : elle rassemble alors 51% des intentions de vote, contre 49% pour Nicolas Sarkozy.

«Les Français attendent de voir qui est DSK»

Difficile donc de prévoir les résultats d'une élection présidentielle longtemps à l'avance. Aujourd'hui, les sondeurs eux-mêmes admettent qu'il convient de rester prudent face aux scores pharaoniques de Dominique Strauss-Kahn. «Ce sont des indicateurs utiles mais la période est encore très incertaine, explique au Figaro.fr Jérôme Fourquet, directeur adjoint du département opinion de l'Ifop. On ne connaît pas encore l'offre au parti socialiste et les sondés réagissent plus sur un rejet de la droite que sur une envie de gauche» Et de s'interroger : «Est-ce que les primaires vont bien se passer ? Est-ce que la campagne sera préparée, unifiée, à la différence de celle de 2007 ?».
«Balladur, Jospin, Royal… Tous on été donnés gagnants plus d'un an avant l'élection. On a vu ce que ça a donné...», prévient de son côté le politologue Pascal Perrineau. «Pour DSK, les Français attendent de voir qui il est, ce qu'il propose quand il aura les pieds dans la glaise», assure-t-il, notant que Nicolas Sarkozy pourrait profiter d'un regain de popularité en 2011, avec le G8 et le G20. «Tout dépend de la manière dont Dominique Strauss-Kahn va gérer son atterrissage dans l'arène socialiste puis électorale, confirme Jérôme Fourquet. La première impression reste la plus marquante pour les électeurs. S'il débarque en France avec un discours macro-économique fumeux de professeur d'université, ce sera hors-sujet». L'histoire l'a prouvé, il en faut peu pour dévisser.


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