samedi 25 décembre 2010
Ravissement
Dans l’Antiquité, la vie contemplative, c’est-à-dire ordonnée à la recherche de la sagesse et de la vérité, était au sommet des activités humaines. Depuis la Renaissance, la vie active l’a détrônée. Aujourd’hui encore, l’action l’emporte bien souvent sur la contemplation. Dans un monde pressé parce que soucieux d’efficacité, l’application a pris le pas sur la théorie, qui vient du verbe grec θεωριον signifiant examiner, observer, contempler.
L’étymologie suggère que pour les anciens, il n’y avait pas de progrès possible de la connaissance humaine sans un moment premier d’étonnement devant la beauté et les mystères du monde, un moment d’émerveillement qui donne envie d’en comprendre l’ordonnancement, voire l’origine. C’est bien souvent l’émerveillement qui met en mouvement l’intelligence humaine. De nombreuses vocations scientifiques sont nées à cause d’une émotion suscitée par la découverte de l’infiniment grand – une galaxie en train de naître à des milliers d’années-lumière de la terre – ou de l’infiniment petit – la structure des cristaux de neige.
L’émerveillement devant le courage ou la noblesse d’une attitude ou devant la beauté de la création peut pareillement être à l’origine d’une quête spirituelle ou religieuse. Dans l’instant se donne alors à découvrir quelque chose d’unique, une réalité cachée aux yeux des gens trop sages et trop savants, mais offerte au regard des simples. Lou Ravi, ce santon de la crèche de Noël, est de ceux-là. En levant les bras au ciel en signe d’émerveillement devant le miracle de la Nativité, il fait savoir à son entourage que l’humanité est entrée dans une ère nouvelle où la sagesse et la vérité ne sont plus à rechercher et à contempler dans le champ abstrait des idées, mais dans la rencontre avec celui qui en est la source et qui comme enfant a aussi appris à s’émerveiller.
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