TOUT EST DIT

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samedi 25 décembre 2010

On demande miracles

La place — et surtout le temps — nous manquent pour faire, ici et maintenant, l’énumération de tous les territoires de cette planète qui ne détesteraient pas bénéficier d’un miracle de Noël. La Terre sainte est peut-être en tête de liste, où le fameux « processus de paix » est en panne. Haïti, près d’un an après le séisme effroyable du 12 janvier dernier, reste accablée de misère et de précarité, que les disputes politiques entre les candidats à l’élection présidentielle et leurs partisans ne contribuent pas à atténuer.

La Côte d’Ivoire aussi est sur le podium des foyers de crise, en continuant à évoluer au bord de la faille qui s’appelle guerre civile. Le nonce apostolique, avec Noël à l’esprit, en a appelé, hier, aux deux « présidents » du pays, Laurent Gbagbo, proche des évangéliques, et Alassane Ouattara, qui est musulman, pour nouer le dialogue, qui lui paraît la seule manière de sortir de la confrontation de façon honorable pour chacun, et sans effusion de sang dans le peuple. Le sortant qui se cramponne, notamment au jugement du Conseil constitutionnel, présidé par un ami, et son rival, qui se prévaut des résultats officiels proclamés par la Commission électorale, franchiront-ils le pas ?

La politique n’est pas le champ favori des miracles. Dans ce domaine, les rapports de force, la mobilisation des appuis intérieurs et extérieurs, sont des recettes plus courantes pour parvenir à ses fins. Mais les zones de tension violente de notre planète ne sont pas seules à espérer un signe.

Depuis la grande crise de 2008, beaucoup de nos contemporains vivent avec une inquiétude récurrente vis-à-vis du futur, sous l’obligation d’élaguer beaucoup de leurs rêves d’avenir, voire d’en sacrifier certains. Certes, les miracles ne sont pas faits pour dispenser à l’humanité des assurances tout-risque et la garantie de conserver des avantages acquis. Les miracles n’ont pas pour objet de faire fleurir des situations matérielles.

L’homme et la femme d’aujourd’hui sont plutôt en appétit d’idées qui balisent les routes à venir, sans ressasser les promesses, cent fois démenties, de paradis, et sans prôner un impossible retour au passé.

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