TOUT EST DIT

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dimanche 7 novembre 2010

Thon rouge : la France accusée de fermer les yeux sur "la surpêche"

Le gouvernement français est pointé du doigt par une longue enquête de l'International consortium for investigative journalists, un réseau mondial de journalistes, qui l'accuse de fermer les yeux sur les dépassements des quotas de pêche de thon. Le document, mis en ligne sur le site de l'organisation après sept mois d'enquête, décrit l'existence d'un marché noir du thon rouge de l'Atlantique qui a pesé près de 4 milliards de dollars entre 1998 et 2007. Et certains gouvernements, dont la France, y jouent un rôle conséquent.

L'enquête met en cause dix pays, notamment la France, accusée d'être de mèche avec le secteur pour maquiller les chiffres concernant la pêche du thon afin d'alimenter un marché particulièrement lucratif dominé par le Japon. Elle souligne notamment des chiffres datant de 2007, lorsque Paris a déclaré avoir pêché près de 10 000 tonnes de thon, soit presque le double des quotas alloués par la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (Iccat).
"Nous avons découvert que le système avait échoué sur toute la ligne. Les bateaux pratiquaient la surpêche, et les responsables officiels faisaient mine l'ignorer depuis des années", raconte Kate Willson, une des responsables de l'organisation. Trois ans après les faits, "il n'y a pas moyen de savoir si la situation s'améliore. Nous sommes obligés de leur faire confiance", explique-t-elle, ajoutant que le ministère de l'agriculture français avait refusé de répondre à leurs questions.

PAS DE RÉDUCTION DE QUOTAS EN VUE
Les quotas de pêche de thon rouge pour chaque saison sont négociés au sein de l'Icaat. En 2009, par exemple, l'instance de régulation avait arrêté le chiffre de 13 500 tonnes de thon rouge pour la saison 2010 en Méditerranée. Selon les scientifiques, le thon rouge de la région peut survivre uniquement si ces quotas sont scrupuleusement respectés, ce qui n'a pas été le cas par le passé. En juin, la Commission européenne avait décidé de fermer de manière anticipée la pêche pratiquée par les thoniers senneurs européens, avant de revenir sur sa décision. Les pêcheurs côtiers et artisanaux français ont encore pu pêcher 171 tonnes de thon rouge.
Récemment, les écologistes ont échoué à faire interdire le commerce international du thon rouge. La proposition, portée par l'Union européenne et Monaco, a été sévèrement battue lors de la dernière assemblée générale de la Convention sur le commerce international des espèces menacées d'extinction (Cites), en mars, sous l'impulsion du Japon.
A l'heure actuelle, toute réduction de quotas mondial de pêche du thon rouge paraît compromise. Les ministres de la pêche des Etats méditerranéens de l'Union européenne (UE), dont la France, se sont unanimement opposés à la proposition de Bruxelles de réduire de 13 500 tonnes à 6 000 tonnes en 2011 le quota mondial de pêche de thon rouge. L'Europe doit définir une position commune avant la réunion de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique, du 17 au 27 novembre à Paris.

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