Et voilà la « QE2 », la « Quantitative Easing 2 », nouvelle arme de la Réserve Fédérale américaine ! Ce sigle mystérieux ne dit rien au profane. Mais tout juste lancée, cette « amphétamine » financière a redonné du souffle aux bourses mondiales. Comme s'il s'agissait d'un miracle. Avant de devenir cauchemar...
Car il y a danger. Cet « assouplissement monétaire » à l'américaine déclare officiellement la « guerre des monnaies » jusqu'à présent larvée. En clair, la FED imprime des coupures pour racheter des bons du Trésor déjà émis pour rembourser des emprunts antérieurs. Le tout pour 600 milliards destinés à remettre des liquidités sur le marché et à doper le crédit sous des taux d'intérêts faibles en raison de cette manne subite.
Wall Street, suivi par la plupart des places, a aussitôt saisi l'aubaine. En investissant dans des « valeurs sûres » comme l'or ou dans des titres étrangers, de préférence dans des pays émergents à forte croissance. De la spéculation, en quelque sorte, de surcroît « promise » en monnaie de singe. En aucun cas, du concret pour l'économie réelle américaine ou mondiale. Du moins, pour l'instant...
Ce feu de paille allumé par le très républicain président de la FED au lendemain de la défaite des démocrates aux élections du « Midterm » augure mal du G 20, la semaine prochaine à Séoul. En agissant de manière unilatérale, les Etats-Unis prouvent que seul le court terme leur importe pour la protection de leurs seuls intérêts immédiats. C'est aussi l'objectif du président Obama auquel, avant un éventuel second mandat, restent deux années pour redresser l'économie, et forcément à crédit, donc des crédits qui seront aussi à rembourser par la planche à billets. Et tant pis pour la stabilité financière mondiale, tant pis si une nouvelle crise éclate...
Les seuls à vraiment s'inquiéter jusqu'à présent sont les pays émergents dont le Brésil. Il annonce vouloir mettre en place des filets de sécurité pour se protéger des « mauvais dollars ». L'exemple pourrait être suivi par d'autres en fabriquant de nouvelles entraves préjudiciables à toute l'économie.
Quant à l'Europe, et particulièrement la zone euro, son silence est assourdissant. Sans réaction, sans vraie gouvernance monétaire, elle sera le dindon de la farce. Avec son vertueux euro et ses politiques de rigueur face au yuan chinois sous-évalué, face au dollar qui imite le yuan, face aux Etats-Unis qui jouent à la cavalerie...
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