dimanche 7 novembre 2010
Débat caché
En cinq mois de débats sur les retraites, nul n’a posé la question: quel est le sens d’une vie où l’on se "retire" du monde du travail, matrice de la société industrielle?
La retraite - même raccourcie - peut durer plus longtemps qu’une vie active, jusqu’à ces 200.000 centenaires que l’on nous annonce pour bientôt. Ce temps était autrefois celui de l’attente de la mort, entouré des siens. Voilà une question pour la Toussaint et le jour des Morts, ce temps de l’année où nombre d’entre nous vont fleurir les tombes de leurs disparus. Ils se recueillent pour honorer ceux qui les ont enfantés.
La mort reste un révoltant mystère. Mais notre époque est mal à l’aise avec ses morts. Nous enfouissons cette réalité ultime de la vie, que les enfants découvrent souvent dans la violence de l’arrachement. Nous y cherchons les racines des blessures du mal d’aimer.
Nous exigeons les comptes de deuils qui blessent une vie. En Occident, la mort - et la fin de vie - a, on le sait, changé de nature: affaire privée et familiale, elle est désormais un enjeu social, on la remet à d’autres, elle est hypermédicalisée. Le débat de la fin de la vie est un des grands enjeux de notre société. Il reste à venir. Ne le laissons pas aux comptables.
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