TOUT EST DIT

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dimanche 21 novembre 2010

La leçon afghane ?

Certes, il y a le langage diplomatique chargé de circonvolutions. Mais quand les Etats-Unis, leurs 27 alliés de l'Otan, plus les pays fournissant des contingents à l'ISAF au nom de l'ONU, annoncent le « retrait combattant » d'Afghanistan en 2014, c'est bien reconnaître l'échec d'une politique. Une politique militairement mal engagée avec des stratégies fluctuantes depuis 9 ans. Une politique qui semble avoir renforcé le terrorisme islamiste sur fond de corruption généralisée trop longtemps tolérée. Sans oublier l'argent de la drogue avec ces champs de pavot cultivés au vu et au sus des forces internationales.
Que l'Otan, maître d'œuvre en Afghanistan sous égide américaine, ait fait cette déclaration en conclusion du sommet de Lisbonne marque un changement de cap. L'Alliance abandonne progressivement son rôle de « gendarme du monde » autoproclamé. Le rapprochement avec la Russie dans une vraie coopération sur la question du bouclier antimissile signe aussi -côté occidental- la fin de l'esprit de la guerre froide qui a encore longtemps régné dans les états-majors, surtout outre-Atlantique. La ratification par Washington du nouveau traité START sur la réduction des vecteurs nucléaires américains et russes devrait concrétiser cette nouvelle ère. Mais il est vrai que, Barack Obama ayant perdu la majorité au Congrès, cette ratification s'inscrit désormais au chapitre de la politique intérieure américaine...
Malheureusement, le monde n'est pas devenu plus sûr pour autant. Le projet de bouclier antimissile qui n'englobe plus une éventuelle menace russe (selon l'arrière-pensée de George W. Bush) gagne toute légitimité face à des Etats affichant ouvertement leur agressivité : Nicolas Sarkozy a cité l'Iran. Et il y a toujours le terrorisme. L'Afghanistan a appris que les chars, les drones et les bombes ne l'éradiquent pas.
La nouvelle stratégie de l'Alliance atlantique sera plus fine, avec moins de gros bataillons et moins d'états-majors (au grand dam des galonnés et étoilés). Elle veut aussi se concentrer sur les cyberattaques avec, d'une certaine façon, Internet et ses « messages » pour champ de manœuvres. Tout en gardant le « credo » à l'origine de l'Otan : une agression contre un membre de l'Alliance est une agression contre tous.
Il est vrai que la crise économique avec ses coupes drastiques dans les budgets militaires est aussi passée par là...


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