TOUT EST DIT

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mardi 19 octobre 2010

MANIFS – La meilleure façon de compter !

Une même manifestation dans la même ville mais à l'arrivée un nombre de manifestants très différent. Mais à y regarder de plus près, la méthode de comptage policière semble bien l'emporter sur les recensements à la louche des syndicats
Mardi dernier, contre la réforme des retraites la police recensait à Paris 89.000 manifestants tandis que les syndicats déclaraient en avoir comptabilisé … 330.000. Une société indépendante dénombrait pour sa part 73.027 personnes "avec une correction éventuelle à la hausse de 10%, soit un total de 80.330 personnes" tandis que Médiapart, que l'on sait réservé à l'égard du gouvernement donnait le chiffre de 76.000 manifestants… Depuis le début de la mobilisation, la bataille des chiffres est devenue quasi-systématique. Impossible de s'entendre sur le nombre de manifestants et les écarts entre les différents comptages peuvent même varier du simple au triple. Afin d'y voir plus clair, différents médias ont procédé à leur propre comptage. Leurs résultats, proches de ceux de la police laissent à penser que les organisations syndicales forcent l'addition et poussent à s'interroger les méthodes de comptage employées.

Qui a la berlue ?
Qui a la berlue ?
La méthode policière de comptage se veut limpide : par groupe de deux, les fonctionnaires se positionnent en surplomb des cortèges en s'installant par exemple sur les points hauts d'immeubles. De là, ils prennent un mobilier urbain en contrebas comme point de repère et pressent sur un "clic" à chaque grappe de dix ou quinze manifestants qui franchi leur ligne de mire. Leur travail démarre dès le passage de la voiture ouvreuse et ne s'arrête qu'à la fin de la manifestation. Le binôme confronte alors ses résultats, avec une marge d'erreur qui généralement ne dépasse guère les 10%, et il ne retiendra que le chiffre le plus élevé. "Nous ne voulons pas que l'on nous reproche d'euphémiser, assure un policier de haut rang cité par le Figaro. Nous faisons le job, sans état d'âme ni consigne." En face, la méthode des organisations syndicales est quant à elle bien différente. Se focalisant sur seulement certains tronçons du cortège, les syndicats ne comptent que pendant une heure, au plus fort de la manifestation avant d'appliquer un coefficient multiplicateur.

Mieux évaluer l'ampleur d'une manifestation
Et il est vrai que les différents médias qui ont procédé à leur propre comptage tombent sur des résultats toujours proches de ceux de la police, et même légèrement au-dessus. Pas de traces de minimisation ou de manipulation donc. Un bon point pour Brice Hortefeux, le ministre de l'intérieur qui l'a claironné dimanche sur RTL: " Les chiffres de la police sont honnêtes, sincères, fiables." A l'appui de la bonne foi du gouvernement, il propose même qu'avant chaque grande manifestation, les représentants des organisations syndicales rencontrent les préfets afin de leur " proposer des techniques de comptage efficaces, fournies par une société indépendante". Un souci de transparence qui ne fait pas oublier que malgré l'écart des chiffres enregistrés, la progression de la mobilisation par rapport à la précédente journée d'action reste bien visible…

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