TOUT EST DIT

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vendredi 24 septembre 2010

La prochaine étape des retraites

Le gros de l'orage est passé. C'est la leçon des grèves et manifestations d'hier : au-delà des effets d'affichage, la mobilisation contre la réforme des retraites ne progresse plus. Sauf événement exceptionnel, elle va donc s'essouffler, « prendre d'autres formes » comme diront les syndicats. La loi déjà votée à l'Assemblée va être prochainement adoptée au Sénat. Et c'est tant mieux. Aussi imparfaite que soit cette loi, aussi injuste qu'elle puisse paraître à certains qu'on aurait aimé entendre protester contre les injustices du système actuel, elle va dans la bonne direction. Dans une France où l'on commence à travailler de plus en plus tard et où l'on vit de plus en plus vieux, il faut allonger l'horizon des retraites au-delà de l'âge de 60 ans. C'est une priorité absolue. Les deux autres voies pour sauver les régimes de retraite sont fermées, ou devraient l'être. La hausse des recettes serait une solution périlleuse dans un pays déjà champion mondial des prélèvements sociaux. Les cotisations sociales n'y ont jamais été aussi pesantes. Elles ont absorbé 18,3 % des richesses produites en 2009 contre 17,1 % pour le suivant, l'Allemagne, et 14 % en moyenne dans l'Europe. Les entreprises ne veulent pas entendre parler d'un alourdissement, et elles ont d'excellentes raisons. De l'autre côté, la baisse des pensions de retraite n'est souhaitée par personne. Les salariés et les retraités ne veulent pas en entendre parler, et ils ont d'excellentes raisons. Au passage, ceux qui rêvent de promouvoir la retraite par capitalisation devraient admettre qu'elle ne protège pas les pensions dans les tempêtes financières, comme on le voit aujourd'hui par exemple aux Pays-Bas.

Dans ces conditions, le prolongement de la vie active est la meilleure solution -ou la moins mauvaise. Il faudra prendre des mesures pour le rendre plus équitable, plus souple aussi. Il faudra surtout remettre à plat un système de retraite devenu au fil des ans à la fois un corset trop serré… et un échafaudage branlant. Mais la norme sociale des 60 ans va enfin sauter. Pour continuer d'avancer, pour réussir les inévitables réformes suivantes, la balle est désormais dans le camp des entreprises. Elles ont deux défis à relever. D'abord, garder les seniors. En déployant toute une boite à outils bien connue mais laissée au placard : formation, aménagement des carrières, tutorat… Ensuite, leur donner envie de travailler. Car si beaucoup de salariés veulent quitter la vie active le plus tôt possible, c'est aussi parce que le climat social en entreprise, comme dans la fonction publique, est trop souvent médiocre. Le plus dur reste à faire.

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