TOUT EST DIT

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vendredi 24 septembre 2010

En Vendée, les manifestations se succèdent, la mobilisation ne faiblit pas

La manifestation du 7 septembre contre la réforme des retraites avait surpris par son ampleur en Vendée. Plus de 15 000 manifestants avaient défilé dans les rues du chef-lieu vendéen. De mémoire syndicale, on n'avait pas vu pareille mobilisation depuis des lustres. Les organisations syndicales attendaient donc avec une certaine curiosité la manifestation de jeudi. Elles n'ont pas été déçues. "C'est du costaud", insistait Jean-Marc Jolly, patron de la CGT, deuxième force syndicale du département derrière la CFDT.
Pour les syndicats (CFDT, CGT, FO, UNSA, Solidaires, FSU, CFTC, CGC), près de 15 000 personnes ont piétiné les larges boulevards de la cité napoléonienne. Tout juste 10 000 selon la police. Auxquelles il faut rajouter les 2 000 à 3 000 manifestants qui ont défilé le matin à Fontenay-le-Comte, un secteur terriblement secoué par la crise économique. Derrière la traditionnelle bataille de chiffres, un bulletin de victoire pour les syndicats qui ont su mettre leur mouchoir sur leurs divergences pour lancer un appel unitaire. "Les salariés apprécient qu'on soit capable de se mettre d'accord", pense le "patron" de la CGT vendéenne.

"MARRE D'ÊTRE PAUVRE"

Cette concorde syndicale suffit-elle à expliquer le succès de cette journée en Vendée . La mobilisation semble en effet déborder les limites du champ syndical. Les manifestants aperçus dans les rues apparaissent très loin des appareils syndicaux ou des partis politiques : "Je ne suis encarté nulle part mais je pense que je vais m'inscrire au Parti socialiste, témoigne Tarik Chtibi, sans emploi, mais qui veut "défendre les acquis sociaux" de ses grands-parents. Lamya Bounaas, 35 ans, Alsacienne venue en Vendée "par amour", qui n'avait pas manifesté "depuis le collège", se trouve "en sympathie" avec la CGT, dont elle arborait l'autocollant sur le pantalon. Elle est là pour sa fille de 4 ans, handicapée, qui a besoin d'"une assistante de vie scolaire". Elle l'a écrit en grosses lettres sur un petit panneau bricolé à la hâte. La revendication semble décalée par rapport à la réforme des retraites. Mais qu'importe.

La manifestation apparaît comme une sorte de réceptacle anti-sarkoziste. "A la limite, j'en suis à me demander si les gens ont besoin d'un motif pour descendre dans la rue aujourd'hui", s'interroge Véronique Raimbault, qui travaille dans la communication. David, ouvrier-monteur, est venu manifester avec son fils. A 42 ans, c'est son baptême du feu. "Je suis là parce que j'en ai marre d'être pauvre, marre des interdits", s'agace-t-il, fier de pouvoir dire qu'il a une feuille de cannabis tatouée sur l'épaule. Mais il trouve la manif trop tendre. "Il faudrait que ce soit plus radical et qu'on monte tous à l'Assemblée."
Comme en écho à ses propos, une large banderole ("Travaillons tous moins et vivons mieux") a fait son apparition depuis quelques semaines dans les manifestations, celle de la Confédération nationale du travail (CNT). Le mouvement anarcho-syndicaliste n'avait jamais pu prendre racine dans un département longtemps considéré comme un "désert" syndical.

Dans le cortège de ce jeudi, les aînés n'ont pas non plus raté le rendez-vous. "Par solidarité avec les plus jeunes", clame Jacques Marquois, 77 ans, ancien directeur d'école, à la retraite depuis vingt-deux ans, qui brandit son drapeau de la Fédération générale des retraités de la fonction publique. Il touche 1 700 euros par mois, "mais c'est insuffisant si je veux aller en maison de retraite".

CET ARTICLE EST DU "MONDE" GRAND JOURNAL DE GAUCHE À PRÉSENT, PAS ÉTONNANT QU'IL NE PUBLIE QUE DES EXEMPLES GAUCHISTES.

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