Trois incidents en six mois mettent en cause easyJet, qui a refusé l'embarquement de passagers handicapés. Une enquête est en cours à la Direction générale de l'aviation civile. Mais les passagers à mobilité réduite ne sont pas les seuls visés par les mesures discriminatoires des compagnies à bas coût. Les enfants non accompagnés ne sont pas acceptés non plus par ces transporteurs. Ces derniers manifestent également peu d'enthousiasme à faire voyager des groupes et, en général, tous les passagers susceptibles de poser des problèmes.
Cet ostracisme est provoqué par le modèle économique des compagnies low cost. Le principe de base, pour offrir des billets à prix cassés par rapport aux compagnies classiques, consiste à optimiser l'exploitation de chaque avion pour réaliser chaque jour au moins une étape de plus. Comme la hausse de la vitesse en vol n'apporterait qu'un gain de temps marginal et très coûteux en carburant, c'est la réduction du temps d'escale au sol qui permet d'y arriver. Le "demi-tour" à l'aéroport, en jargon aéronautique, dure en général une heure en moyen-courrier, mais peut être réduit à vingt minutes par un transporteur low cost. À la fin de la journée, l'avion aura alors "économisé" au moins deux heures.
Gagner du temps
Pour gagner ce pari, débarquement et embarquement des passagers doivent être réalisés très rapidement pendant que les hôtesses effectuent un nettoyage sommaire de l'avion. Un passager à mobilité réduite est susceptible de gripper ce dispositif. Toujours pour limiter les coûts, le personnel d'escale, très peu nombreux, effectue successivement plusieurs tâches comme la billetterie, l'enregistrement, l'embarquement, etc. Personne n'est donc prévu pour accompagner des enfants mineurs. Les handicapés moteurs doivent, eux, voyager sous la responsabilité d'un membre de leur famille présent à bord ou d'un autre passager. Et, pour compliquer le tout, les réglementations européennes, nationales et parfois des aéroports ne s'accordent pas toujours, rendant parfois un trajet aller possible, mais pas le retour... Le souci de fluidité des opérations au sol des low cost est tel que le passager avec bagage de soute est presque un gêneur, car il provoque des pertes de temps et des coûts de manutention. On lui facture donc dès la première valise.
L'enquête de la Direction générale de l'aviation civile devrait clarifier ces points et montrer pourquoi un passager refusé à bord d'un avion d'easyJet est accepté sur celui d'Air France. Les règles de sécurité sont, en effet, les mêmes et reposent d'ailleurs sur des normes européennes, en particulier l'évacuation d'un avion en 90 secondes. Pour cela, easyJet avait demandé à Airbus de lui dessiner une version spéciale de l'A319 équipée de deux issues de secours au lieu d'une, ce qui permet d'embarquer 156 passagers, contre 142 sur le modèle standard. Près de 10 % de rentabilité de plus.
samedi 21 août 2010
Pourquoi les compagnies low cost n'aiment pas certains passagers
NOUS SOMMES PASSÉS À L'ÈRE DU TRANSPORT DE BÊTES HUMAINES !!!
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