TOUT EST DIT

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dimanche 22 août 2010

Obama à la peine


Claironnée à grand fracas par Washington, l'annonce de la énième reprise des négociations directes entre Israéliens et Palestiniens relève plus de la communication que de la politique. Malgré les pressions américaines, d'ailleurs vite oubliées, Israël n'a rien cédé sur la colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Et à vrai dire, Mahmoud Abbas, cet éternel rabroué, n'a plus aucune crédibilité et de moins en moins de légitimité. Dans ces conditions, l'échec des pourparlers est programmé d'avance.
Mais à moins de trois mois des élections de la mi-mandat (renouvellement de la chambre des représentants en totalité et d'un tiers du Sénat), il fallait un succès diplomatique à l'administration démocrate. En montrant aux Américains que cette équipe a le leadership mondial bien en mains, calendrier compris.
Et il était temps d'apporter une preuve car sur la scène internationale la présidence Obama a jusqu'à présent plus subi que réagi. C'est vrai face à l'Iran et à la Corée du Nord. C'est encore plus flagrant dans la gestion de ces héritages empoisonnés de l'ère Bush que restent l'Irak et l'Afghanistan. Le retrait des troupes combattantes américaines d'Irak laisse ce pays dans son chaos immuable, malgré l'instauration d'une pseudo-démocratie. La sortie du bourbier afghan, vers 2014 semble-t-il, ne donnera pas un résultat plus convaincant. Sur un plan purement politique, ces deux guerres se soldent par une cuisante défaite qui en présage d'autres : déjà allié peu sûr, le Pakistan aujourd'hui noyé dans les flots n'est plus que l'ombre d'un État et deviendra une proie facile pour les islamistes.
Certes, l'électorat américain va d'abord se prononcer sur les affaires intérieures, en commençant par la situation économique. Pourtant, face à la crise, l'administration Obama n'a pas chômé. Elle est intervenue tous azimuts, en faisant preuve d'innovation et de dynamisme tranchant vraiment avec l'immobilisme européen. Mais les résultats ne peuvent être visibles à court terme... Alors, faute d'arguments sérieux, il devient facile pour les républicains de lancer leurs accusations populistes. Et facile aussi de reprocher à Obama une mauvaise gestion de la marée noire dans le Golfe du Mexique. En oubliant la gestion catastrophique des conséquences de l'ouragan Katrina par l'administration Bush.
Convaincre les électeurs du bien fondé des réformes sera le gros travail de Barack Obama dans les semaines à venir. Pour ne pas perdre sa faible majorité au Congrès. Une perspective peu réjouissante pour un président en droit de briguer un second mandat.

Jean-Claude Kiefer

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