Dans un entretien au Monde, le ministre de l'Intérieur défend sans complexe la politique sécuritaire menée sous la houlette du président de la République. Et reste sourd aux critiques venant de sa propre majorité, de la Commission européenne ou de la presse étrangère.
Droit dans ses bottes. Dans une interview accordée au journal Le Monde (édition du 22-23 août), le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux ne regrette rien et reste persuadé, en dépit des nombreuses critiques qui s'élèvent, que la politique sécuritaire menée en France est «juste». «La réalité, c'est que l'action engagée sous l'autorité du président de la République rassemble les Français», martèle-t-il en réponse à ses nombreux détracteurs, parfois issus de sa propre majorité, qui l'accusent de stigmatiser certaines minorités.
Il s'en prend directement au «petit milieu politico-médiatique parisien» qu'il oppose à «la réalité de la société française », fustigeant au passage la «gauche milliardaire » qui ne comprend pas que « la délinquance évolue» et qu'il faut s'y adapter. «Je me suis déplacé partout en France cet été et j'en reviens convaincu que nous sommes totalement en phase avec nos compatriotes», soutient-il.
«Le Front national a tort de jubiler»
Concernant la politique menée actuellement contre les Roms, qualifiée de «xénophobe» par la presse étrangère et désavouée par l'ONU et Bruxelles, il persiste et signe : «Nous n'avons pas vocation à accueillir en France tous les Roms de Roumanie et de Bulgarie». Tout en se défendant de stigmatiser «telle ou telle communauté», il poursuit : «Quand j'entends certains condamner le démantèlement de camps insalubres, illégaux et indignes, j'aimerais qu'au-delà des mots, les mêmes les accueillent et les installent dans leur commune.»
Aux gens qui reprochent au gouvernement de faire le jeu du Front national en faisant de la sécurité l'enjeu prioritaire, Brice Hortefeux répond que le parti de Marine Le Pen aurait «tort de jubiler», car il baisse dans «les derniers sondages d'opinion». «Le combat pour la sécurité bouscule les clivages traditionnels», maintient-il, puisque c'est «l'un des tout premiers droits du citoyen».
Interrogé sur la baisse des effectifs de police et de gendarmerie 9000 postes en moins en trois ans -, le ministre admet que «les contraintes budgétaires nous imposent de maîtriser les effectifs». Il se refuse toutefois à voir une contradiction entre le discours sécuritaire entretenu par le président et cette baisse des moyens mis en œuvre. «On peut avoir moins de policiers dans les bureaux et plus de policiers sur le terrain», défend-il.«Nous ne cédons pas un centimètre de terrain aux crapules qui voudraient faire la loi» dans les quartiers sensibles, assure-t-il.
dimanche 22 août 2010
Brice Hortefeux répond à ses détracteurs
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