TOUT EST DIT

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vendredi 9 juillet 2010

En attendant la rigueur

C'est hélas dans l'indifférence générale que l'acte I du prochain budget s'est terminé hier avec le débat d'orientation au Sénat. L'acte II de la préparation de la loi de Finances la plus cruciale depuis longtemps ne sera joué que dans quelques semaines : le gouvernement tranchera alors sur les fameuses niches fiscales à raboter ou à supprimer. Mais d'ores et déjà une question se pose. Tel qu'il se présente pour l'instant, ce budget permettra-t-il de ramener le déficit public au niveau annoncé pour 2011 et les années suivantes ? La vérité est que la réponse n'est pas évidente du tout.

Côté face, un certain nombre de vrais et sérieux efforts sont faits pour redresser la situation des finances publiques la plus grave que la France ait connue depuis les années 1950. La poursuite de la diminution du nombre de fonctionnaires en est un. En cinq ans, des réformes de structure auront permis de réduire de 160.000 les effectifs publics de l'Etat. Si quelques astuces et transferts vers des opérateurs ont réduit la réalité de ce chiffre, l'absence, dans l'ensemble, de drame montre à quel point l'exercice était possible ! La réforme des retraites apporte un autre levier qui contribue directement à la baisse du déficit public dès l'an prochain avec une montée en puissance jusqu'en 2018. Enfin, le gel des salaires constitue un signal politique et financier nécessaire. Habituel dans les entreprises quand elles sont en difficulté, il est toutefois beaucoup plus relatif dans la fonction publique, compte tenu des automatismes qui sont les siens.

Côté pile, plusieurs incertitudes menacent toutefois la crédibilité des efforts annoncés. La plus évidente et la plus commentée concerne la prévision de croissance. Pour 2011 et les deux années qui suivent, le gouvernement parie sur 2,5 % ; le FMI, dont l'horizon s'arrête à l'an prochain, la voit limitée à 1,6 %… L'écart représente des milliards d'euros. Deuxième zone d'ombre, il est peu probable que les dépenses des collectivités locales ralentissent d'elles-mêmes comme par miracle comme il l'est écrit dans la feuille de route officielle. Troisième point, et c'est le plus important, le hiatus entre un discours dramatisant et le nombre limité d'économies concrètes annoncées cette semaine sur les dépenses dites d'intervention (aides économiques et sociales) est un mystère. Alors que l'enjeu à moyen terme est bien de transformer un Etat providence trop généraliste en un Etat providence ciblé sur ceux qui ont vraiment besoin de lui. Il faut espérer que la « séquence niches fiscales » sera plus convaincante. En attendant la rigueur
C'est hélas dans l'indifférence générale que l'acte I du prochain budget s'est terminé hier avec le débat d'orientation au Sénat. L'acte II de la préparation de la loi de Finances la plus cruciale depuis longtemps ne sera joué que dans quelques semaines : le gouvernement tranchera alors sur les fameuses niches fiscales à raboter ou à supprimer. Mais d'ores et déjà une question se pose. Tel qu'il se présente pour l'instant, ce budget permettra-t-il de ramener le déficit public au niveau annoncé pour 2011 et les années suivantes ? La vérité est que la réponse n'est pas évidente du tout.

Côté face, un certain nombre de vrais et sérieux efforts sont faits pour redresser la situation des finances publiques la plus grave que la France ait connue depuis les années 1950. La poursuite de la diminution du nombre de fonctionnaires en est un. En cinq ans, des réformes de structure auront permis de réduire de 160.000 les effectifs publics de l'Etat. Si quelques astuces et transferts vers des opérateurs ont réduit la réalité de ce chiffre, l'absence, dans l'ensemble, de drame montre à quel point l'exercice était possible ! La réforme des retraites apporte un autre levier qui contribue directement à la baisse du déficit public dès l'an prochain avec une montée en puissance jusqu'en 2018. Enfin, le gel des salaires constitue un signal politique et financier nécessaire. Habituel dans les entreprises quand elles sont en difficulté, il est toutefois beaucoup plus relatif dans la fonction publique, compte tenu des automatismes qui sont les siens.

Côté pile, plusieurs incertitudes menacent toutefois la crédibilité des efforts annoncés. La plus évidente et la plus commentée concerne la prévision de croissance. Pour 2011 et les deux années qui suivent, le gouvernement parie sur 2,5 % ; le FMI, dont l'horizon s'arrête à l'an prochain, la voit limitée à 1,6 %… L'écart représente des milliards d'euros. Deuxième zone d'ombre, il est peu probable que les dépenses des collectivités locales ralentissent d'elles-mêmes comme par miracle comme il l'est écrit dans la feuille de route officielle. Troisième point, et c'est le plus important, le hiatus entre un discours dramatisant et le nombre limité d'économies concrètes annoncées cette semaine sur les dépenses dites d'intervention (aides économiques et sociales) est un mystère. Alors que l'enjeu à moyen terme est bien de transformer un Etat providence trop généraliste en un Etat providence ciblé sur ceux qui ont vraiment besoin de lui. Il faut espérer que la « séquence niches fiscales » sera plus convaincante.

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